Abolition de la peine de mort: Acat-Cameroun renforce les capacités des citoyens

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L’hôtel Lewat à Douala a abrité mercredi 29 novembre 2023 l’atelier de mutualisation et de renforcement des capacités sur le plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort au Cameroun.

L’atelier est organisé en partenariat avec la Fédération internationale des ACAT (FIACAT). La FIACAT, est une organisation internationale non gouvernementale de défense des droits humains, créée en 1987, qui lutte pour l’abolition de la torture et de la peine de mort. La Fédération regroupe une trentaine d’associations nationales, les ACAT, présentes sur quatre continents. LA FIACAT accompagne et représente ses membres auprès des instances régionales et internationales. Et donc, l’activité de mercredi 29 novembre 2023 est réalisé dans le cadre du programme Africabolition visant à contribuer à l’abolition de la peine de mort en Afrique subsaharienne.

Ont pris part à la rencontre 30 acteurs issus des organisations de la société civile, de l’administration pénitentiaire, des médias, des avocats, de la magistrature et des Observateurs.

Selon Maxime Bissay président d’Acat-Cameroun : « l’atelier a permis d’outiller les acteurs des organisations de la société civile, de l’administration pénitentiaire, des médias et des avocats pour une meilleure démarche visant l’abolition de la peine de mort au Cameroun ». Situant le contexte, il souligne qu’en matière de respect des droits civils et politiques, le Cameroun connaît un contexte assez complexe. Au niveau international, il est signataire de plusieurs conventions et protocoles à l’instar du Pacte International relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) ainsi que la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples qui sont domestiqués dans le corpus juridique national.

En revanche, poursuit-il, le respect de ces instruments reste paradoxalement mitigé et donne lieu « à l’impunité flagrante entretenue par le mutisme des autorités et la présence d’un dysfonctionnement de la justice, à la restriction du droit à l’expression et à la liberté de manifestation, à la répression, à la torture et aux peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, aux arrestations et détentions arbitraires, à la mascarade des élections, à l’assujettissement de la presse, aux mauvaises conditions de détention et à la condamnation à la peine de mort ».

Plaidoyer

Diversement appréciée par les acteurs de tout bord au Cameroun, la condamnation à « la peine de mort est toujours d’application et demeure un sujet d’actualité – même si les dernières exécutions remontent officiellement en 1997 – et que l’État du Cameroun soit sous moratoire de fait. La condamnation à la peine de mort reste infligée à toutes personnes dont la culpabilité est établie en cas : d’atteinte à la sûreté de l’État, de terrorisme, d’assassinat et d’atteinte aux biens », notent les organisateurs dudit atelier.

Considérant le caractère sacré de la vie humaine, du refus d’un glissement vers une répression politique tous azimuts et de la vengeance étatique, l’ACAT-Cameroun en partenariat avec d’autres organisations de la société civile entendent mutualiser et renforcer les capacités des acteurs de la société civile Camerounaise, de la chaîne judiciaire et des leaders d’opinion politique sur le plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort au Cameroun. Car la peine de mort demeure cruelle, inefficace, injuste et discriminatoire. Les travaux d’hier se sont articulés en trois grands moments : une mini-projection, les exposés et les travaux en atelier suivis des restitutions. En bref, cet atelier de mutualisation et de renforcement des capacités a été dynamique et interactif, car basé sur une pédagogie alternant présentations, discussions, travail en groupe et projection d’un court métrage.

Rappel

L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) – Cameroun est une organisation de défense des droits de l’homme et de promotion de la justice sociale au Cameroun depuis 1993. Non partisane et indépendante du gouvernement, l’ACAT-Cameroun œuvre pour l’abolition de la torture et les mauvais traitements et peines cruelles et inhumaines sous toutes leurs formes. L’ACAT-Cameroun se penche quotidiennement sur les politiques publiques et la justice sociale à travers l’humanisation du milieu carcéral, l’éducation aux Droits de l’Homme et à la citoyenneté, l’accompagnement juridico-judiciaire des victimes des violations des Droits de l’Homme et la surveillance en Droits de l’Homme.

Linda Mbiapa

 

 

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