Abolition de la Peine de mort au Cameroun: des journalistes engagés dans ce combat des avocats abolitionnistes

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Du 27 et 28 février 2025 à Yansoki (Cameroun), des hommes et femmes de médias participent à un atelier de formation dans le cadre du Projet : ‘‘Les Voies de l’Abolition’’, compte tenu de leur rôle crucial dans la lutte contre la peine de mort. C’est une initiative de l’organisation de la société civile « Droits et Paix » en collaboration avec le Réseau des Avocats camerounais contre la peine de mort (Racopem), avec Ensemble contre la peine de mort (ECPM).

Le rôle des médias et des journalistes est capital pour promouvoir l’abolition de la peine de mort. Pourtant au Cameroun, bien que la question de la peine de mort demeure préoccupante, ce sujet est très souvent abordé très laconiquement par les médias dans la rubrique des faits divers. Le débat public sur l’abolition de la peine de mort ne bénéficie pas encore d’un traitement de qualité et conséquemment, les arguments en faveur de l’abolition de la peine de mort ne sont pas bien compris. Les reportages et autres articles documentés sur la peine de mort sont rares alors même que des ressources fiables sur le domaine sont disponibles. Cette lacune peut s’expliquer par le fait que les journalistes camerounais n’ont pas reçu de formation dans le domaine des Droits Humains et de manière spécifique sur la thématique de l’abolition de la peine de mort.

« Notre ambition est de résoudre ce problème. Le renforcement des capacités professionnelles des hommes et femmes des médias fait partie des priorités du Projet : ‘‘Les Voies de l’Abolition’’, compte tenu de leur rôle crucial dans la lutte contre la peine de mort. C’est ce qui justifie l’organisation d’un atelier de formation. L’objectif est donc de doter le Cameroun d’un pool de journalistes engagés dans la promotion et la défense de l’abolition de la peine de mort au Cameroun », affirme Maître Toko Nestor, Coordonnateur de Droits et Paix.  Un avis que partage Constant Ngalaken le Président de Droits & Paix.

L’un des facilitateurs à cette activité, Apollinaire Levodo ajoute : « de façon spécifique, il est question de renforcer les capacités des journalistes sur les normes relatives à la peine de mort en vigueur au Cameroun ; Renforcer les capacités des journalistes à réaliser des reportages, ou rédiger des articles de qualité sur la thématique de la peine de mort ; Renforcer les capacités des journalistes dans l’observation des procès impliquant des personnes passibles de la peine de mort ».

Au programme

La formation s’articule entre quatre grands modules : les deux premiers ont traité respectivement des normes relatives à la peine de mort en vigueur au Cameroun et de la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort dans les lois pénales. Me Choupe Eric et Me Tchamba Solange ont mis des leurs dans la présentation de ces modules. Tandis que le troisième a donné l’opportunité de partager les analyses de la mission d’enquête dans les couloirs de la mort de 2019 notamment sur les condamnations à mort au Cameroun ; et le quatrième dédié au rôle des journalistes dans la lutte contre la peine de mort a permis au facilitateur enseignant et journaliste Charles Fongang d’éclairer ses jeunes confrères et consoeurs sur cette question.

Ceci a marqué les participants ce d’autant plus qu’« en matière des Droits de l’Homme, ce n’est pas tous les jours que l’on se forme dans un domaine spécifique qu’est la peine de mort. Nous avons appris que c’est pourtant un domaine très vaste. Le journaliste doit se cultiver, doit être à même de s’exprimer dans tous les domaines et pourquoi pas donc celui de la peine de mort quand on sait qu’au Cameroun, la peine de mort n’est pas abolie. Elle est maintenue même si la dernière exécution date de 1997 », relève le représentant du média La Sirène Infos.

Hier 27 février a été riche dans le fond comme sur la forme. De l’utile à l’agréable, les participants ont eu des échanges sur les modules au bord de la piscine, une soirée culturelle avec défilé de mode en tenue traditionnelle et bien sûr un intermède musical avec un artiste musicien camerounais qui a chanté pour l’abolition de la peine de mort, ( (Turbal s’appelle t-il). Avec un facilitateur comme Armand Nouwe, tout est fait pour rendre magnifique le renforcement des capacités des hommes et femmes de médias sur tout ce qui se rapporte à la peine de mort.

Bon à savoir : Droit et Paix est une organisation de la société civile camerounaise qui a fait de l’abolition de la peine de mort son cheval de bataille. Depuis 2010, et avec l’appui des partenaires comme la Francophonie, l’union européenne, la Coalition mondiale contre la peine de mort et Ensemble contre la Peine de mort, elle mène un plaidoyer en faveur de l’abolition de la peine de mort au Cameroun

Pour sa part, ECPM milite depuis 2000 pour l’abolition universelle de la peine capitale grâce à des activités de plaidoyer, à des actions militantes de sensibilisation et en fédérant les forces abolitionnistes internationales. ECPM est le fondateur et l’organisateur des Congrès mondiaux contre la peine de mort. Ces événements réunissent plus de 1 300 personnes représentant le mouvement abolitionniste mondial. Ministres, parlementaires, diplomates, militant.es, organisations de la société civile, chercheur.es et journalistes se réunissent ainsi tous les 3 ans pour renforcer leurs liens et élaborer les stratégies à venir. ECPM organise également des Congrès régionaux contre la peine de mort, afin de renforcer le dialogue sur la peine de mort dans des régions clés.

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