Cameroun : il y a nécessité de codifier le fonctionnement des médias électroniques et des réseaux sociaux pour établir la responsabilité des communicants qui font confusion avec les professionnels des médias classiques
C’est un des points relevés mardi 7 mai 2024 à Douala lors du sixième Forum national pour la liberté de la presse et l’accès à l’information. Le thème général a été : protéger la liberté de la presse et favoriser l’accès à l’information dans la perspective des prochaines élections.
À l’ouverture des travaux, la parole à été donnée au Haut-Commissaire aux droits de l’homme et au professeur Georges Madiba, enseignant de journalisme à l’Université de Douala. Ils ont exposé sur des sous-thèmes suivants : la presse au service de la planète; le journalisme face à la crise environnementale ; la prévention des violences électorales : rôle et responsabilité du journaliste ; le journalisme de paix et le journalisme de guerre, etc.
Par la suite, les participants venus des quatre coins du Cameroun ont eu droit à des présentations de l’éditorialiste Alex Gustave Azebaze et autres. Comment assurer la sécurité et la protection physique des journalistes dans la perspective des prochaines élections ; comment sécuriser les données sans violer le droit d’accès aux informations et la liberté d’expression à travers les médias sociaux ? Voilà autant de sujets intéressants abordés. Sans oublier le partage d’expériences professionnelles dans la couverture lors des précédentes élections en Afrique.
Il faut dire que ce forum est le fruit de la synergie de plusieurs organisations de la société civile du Cameroun avec le partenariat d’organisations internationales . De l’avis de Philippe Nanga le Coordinateur de l’Ong Un Monde Avenir : « l’objectif spécifique d’un tel forum est de susciter un engagement plus accru des journalistes en vue de la défense du droit à l’accès aux informations publiques et la liberté des médias ».
Au registre des recommandations à l’issue des travaux, l’on retiendra entre autres l’urgence de s’engager plus fortement auprès d’autres acteurs associatifs dans les plaidoyers en vue de l’adoption au Cameroun d’une loi spécifique garantissant la liberté d’accès à l’information publique ; au gouvernement de la République, il est demandé de faire un toilettage juridique des dispositions légales liberticides contenues tant dans le Code pénal que dans la Loi numéro 2014-28 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme et celle sur la lutte contre la cybercriminalité, en prenant en compte le travail des professionnels des médias. Il est aussi nécessaire de codifier le fonctionnement des médias électroniques et des réseaux sociaux pour établir la responsabilité des communicants qui font confusion avec les professionnels des médias classiques, etc.
Linda Mbiapa