Décidément, Congélés du Cameroun (Congelcam) a décidé de pourrir la vie des Camerounais avec des importations importantes de poissons pourris. Des cargaisons de poissons pourris stockées dans les ports de Lomé, San Pédro, Abidjan et Pointe Noire sont arrivées au port de Douala-Bonabéri le 2 août 2023, soit 981 conteneurs dont 57 frigorifiques. Ils ont immédiatement été interdits d’entreposage au Terminal à Conteneurs par une équipe d’inspection mixte constituée du ministère de la Santé publique, du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales, des Forces de maintien de l’ordre, de la douane, de la RTC, et du PAD.
La Régie du terminal à conteneur est, et restera cette entreprise citoyenne soucieuse de la bonne gouvernance portuaire. Et c’est dans cette optique qu’elle a l’obligation de donner des alertes lorsqu’elle constate des disfonctionnements ou l’incursion des produits dangereux au sein de l’enceinte portuaire. C’est dans cette perspective qu’il a été noté que le navire MSC RIONA a accosté au quai 15 du terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri, le 02 août 2023, avec une cargaison de 981 conteneurs dont 57 frigorifiques. Dérogeant à leurs missions régaliennes, les équipes d’exploitation de la Régie du Terminal à Conteneurs ont fait le constat de la présence de conteneurs dégoulinant et exhalant une forte odeur de putréfaction prêts à être débarqués pour les espaces de stockage de l’importateur Congelcam et les marchés. Informé de la situation, le Directeur Général de la RTC, Dieudonné Lin Onana Ndoh a immédiatement alerté la Capitainerie du Port. L’arrêt des opérations sur le navire MSC RIONA sera décidé, suivi d’une descente d’une équipe d’inspection mixte constituée du ministère de la Santé publique, du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales, des Forces de maintien de l’ordre, de la douane, de la RTC, et du PAD. Le constat est effroyable : 57 conteneurs frigorifiques, avec de bonnes courbes de températures affichées, y dégouline une eau verdâtre, et d’une odeur pestilentielle qui vous informe sur l’état de putréfaction avancée des contenus. Du poisson pourri. Cet opérateur qui a le monopole des importations du poisson au Cameroun depuis des années, peut-il justifier aujourd’hui, avec ce nouveau scandale, d’une autorisation de mise en consommation l’habilitant à importer les produits halieutiques comme l’exige la loi 2018/020 du 11 décembre 2018 sur la sécurité des aliments ? De Lomé à Abidjan en passant par San Pédro et Pointe Noire, Congelcam peut-il une fois de plus présenter des Certificats de Conformité́ Sanitaire (CCS) des cargaisons arrêtées ? Et plus encore des Certificats d’analyses des produits, du pays d’origine (d’où proviennent les poissons vendus aux Camerounais), et les Certificats d’analyses des produits ? Il faudrait qu’ils brandissent une fois de plus les manifestes de la SGS pour se faire bonne figure.
La récidive coupable
Selon nos sources, ces conteneurs ont séjourné depuis 3 mois au Terminal du port de Lomé au Togo et font partie de nombreux conteneurs de l’entreprise CONGELCAM abandonnés dans les terminaux environnants, San Pedro, Abidjan, Lomé et Pointe Noire. Congelés du Cameroun a décidé de faire entrer sur le marché national discrètement, des conteneurs qui prêtent à interrogation.
Selon des sources crédibles, il nous a été dit que « les opérations de contrôle de marchandises conteneurisées ne pouvant s’effectuer à bord du navire, les préalables ci-dessous doivent être remplis avant l’autorisation de débarquement par le PAD. Il s’agit de: la prise en charge des opérations de débarquement par l’importateur; les garanties de débarquement sous palan en vue du transfert de la marchandise hors du port ; la satisfaction de toutes les formalités auprès des administrations concernées, notamment la Douane, le MINEPIA et le MINSANTE; l’organisation d’une escorte de la cargaison par les corps d’Etat compétents en la matière jusqu’à un entrepôt en dehors du port, en vue du dépotage et des inspections visant à établir l’état réel de cargaison ».
On se souvient que dans la crise ayant opposé l’importateur à la RTC, Congelcam a toujours soutenu que ses conteneurs avaient été sabotés au Port de Douala-Bonabéri. Cette cargaison vient démontrer clairement que cet opérateur importe du poisson pourri et impropre à la consommation. Le Terminal de Lomé a-t-il aussi saboté les conteneurs de Congelcam? L’indignation est grande aujourd’hui dans notre pays. Le risque sanitaire dû à la consommation de poissons pourris de Congelcam est effectif. Sa situation de monopole lui joue des tours au point où elle commande en quantité importante des conteneurs de poissons alors qu’elle n’a aucune capacité ni logistique, ni opérationnelle de stockage de ces produits. On dirait que cette structure se fout pas mal des codes, accords, règlements et lois qui régissent la gouvernance portuaire. Cette affaire de poissons pourris de Congelcam démontre toute la mauvaise foi de cette entreprise qui s’est murée dans une escroquerie de fait, dans l’optique de pourrir l’existence des consommateurs et créer une intoxication alimentaire au Cameroun.
Après le scandale qui alimente encore l’opinion sur l’importation des conteneurs de poissons pourris de Congelcam qui tente de se justifier avec des arguments questionnables, le phénomène se répète une fois de plus. Quel argument aura-t-on à digérer cette fois venant de cette entreprise ? Malgré le refus de la RTC de réceptionner cette cargaison de poissons pourris, Congelcam a néanmoins décidé de débarquer ces conteneurs et de les amener dans ses entrepôts pour ensuite mettre en vente le contenu sur différents marchés au détriment de la santé des Camerounais, au nom de l’argent dieu.
Richard Bondol
Publié aussi dans le journal L’ÉQUATION
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