Mercredi 29 novembre 2023, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) a organisé une série d’activités dans le but d’accroître la sensibilisation sur les défis liés à la situation des Femmes Défenseures des Droits Humains.
Toutes les années en date du 29 novembre est célébrée dans le monde la journée internationale des femmes défenseures des Droits Humains (FDDH). Les FDDH sont des femmes et des personnes de tous genres qui défendent les droits des femmes et les droits liés à l’égalité des genres et à la sexualité.
Dans les zones de conflit, ce sont surtout les hommes qui sont victimes de graves violations des droits humains comme la disparition forcée, la détention arbitraire ou l’exécution extrajudiciaire. Mais dans une telle situation, ce sont principalement les femmes qui assurent la subsistance de leurs proches, pourtant elles se heurtent à d’importants obstacles dans un contexte de discrimination solidement ancrée à l’égard des femmes, entrainant de nombreuses violations des Droits Humains, des violences sexuelles, des réfugiés dans les pays voisins, on observe la recrudescence de la violence dans les zones en conflits, la montée des propos haineux dans les réseaux sociaux et les médias, le repli identitaire, le tribalisme, les fractures sociales, la pauvreté et la misère ambiantes, mettant en mal la cohésion sociale, d’où la nécessité de la Réconciliation Nationale, estimé le Redhac.
Le 31 octobre 2000, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, protocole qui reconnaît le rôle décisif des femmes et des filles dans la prévention et le règlement des conflits, les négociations de paix, la participation aux opérations de maintien de la paix, à l’action humanitaire et aux efforts de consolidation de la paix après les conflits.
Malgré ces exigences, ONU-Femmes estime que le pourcentage de femmes qui participent aux pourparlers de paix a stagné et n’a même jamais atteint 10% depuis l’adoption de la résolution. L’impact de cette situation sur la vie des femmes a été dévastateur : plus de la moitié des décès maternels se produisent dans les zones de conflits ou dans les pays les plus fragiles près de la moitié des enfants d’âge primaire non scolarisés vivent dans des zones de conflits enfin, le taux d’inscription net des filles à l’école primaire est inférieur de 17 points au taux mondial. Dans ces zones de conflits, les risques de violence sexuelle, de mariage d’enfants et d’infection au VIH a augmenté depuis 2000.
Attentes
Pour marquer cette célébration cette année, une série d’activités a été organisée en date du 29 novembre 2023 au siège du Redhac. Notamment : une journée portes ouvertes sur les actions du Redhac en faveur des jeunes filles et femmes défenseures des Droits Humains ; la présentation officielle du Rapport des violations des Femmes Défenseures des Droits Humains en Afrique Centrale 2023 : cas du Cameroun et du Tchad ; la Remise solennelle des subventions de renforcement des capacités à deux organisations locales.
La mobilisation des Organisations de la société civile travaillant sur les droits de l’homme, les médias, des experts en droits de l’homme, les étudiants, des cadres administratifs, était forte. Selon Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Redhac : « les résultats attendus étaient : des recommandations pertinentes sur la situation des Femmes Défenseures des Droits Humains en Afrique relayées par la presse et les acteurs présents pour une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des Femmes Défenseures des Droits Humains en vue d’une prise d’action visant le renforcement du rôle et la protection légale effective ; Que les organisations locales, spécialement celles travaillant dans les régions en crise ou dans des contextes difficiles, soient outillées pour leur professionnalisation».
La Direction