Plus de trois décennies après sa mort, l’œuvre de KOLOKO levis Claude continue à entretenir la flamme ardente de sa mémoire .
Son parcours, ses méthodes, ses réalisations, sa philosophie… sont autant d’éléments légués à la postérité et qui , aujourd’hui plus que jamais parlent à toutes les composantes de notre société.
En effet, né en 1927 à Bafang dans le département du haut Nkam région de l’Ouest, le jeune KOLOKO levis Claude sans un sous vaillant en poche va décider d’aller chercher fortune à la ville portuaire de Douala encore sous administration de la tutelle française . Après plusieurs petits métiers et entremetteur, il va connaître un premier succès au point d’avoir sa propre compagnie de transport et devient le premier président camerounais du syndicat national des transporteurs.
LA NAISSANCE DU ROI DE LA FERRAILLE
Malheureusement, dans le tumulte de la veille des indépendances, tous ses véhicules de transport seront brûlés pour le punir pour ses actions et options en faveur de la paix et du vivre ensemble . Mais KOLOKO levis Claude qui croit en son destin ne va pas abdiquer. En bon débrouillard qu’il a toujours été avec son credo “foi et résilience”, il va récupérer la ferraille sortie des cendres des ses véhicules calcinés, les stocker dans la perspective d’un nouvel usage. Il ne le sait pas encore mais il vient de créer au Cameroun l’activité de recyclage des déchets ferreux.Tout un symbole…
KOLOKO Levis Claude: un travailleur acharné et avisé
Son caractère à la fois inventif, imaginatif, téméraire va le pousser à explorer ce tout nouveau filon d’or ou tout sera exploité : les pièces détachées récupérables tout comme les métaux non ferreux seront vendues sur place, les pièces non récupérables et autres châssis et métaux seront stockés dans ses locaux de Douala Bassa puis exportés en Europe dès 1975. De ce filon d’or, il en découvrira et exploitera un autre encore plus lucratif : les engins de travaux publics. De grosses machines reformées et/ou amorties à lui cédées soit gratuitement soit à bas prix dont il récupère les pièces qu’il revend 20 fois le prix de l’engin parfois à ses vendeurs d’hier.
Autre branches, les camions découpés et exportés, ceux amortis réfectionés et exploités dans son entreprise de BTP. Laquelle entreprise se retrouvera propriétaire immobilière par compensation des morcellements.
KOLOKO Levis Claude: une source d’inspiration
Ces filons d’or ne seront plus exploités par la première génération de ses héritiers biologiques après son décès en 1994. Cependant, le vide intermédiaire est vite comblé notamment par la deuxième génération de ses descendants car deux de ses petits-fils s’y exercent aux USA et s’attèlent à reprendre aussi le flambeau au Cameroun. Sur place au pays, c’est son fils KOLOKO WEYEPE Robert, son poulain , qui poursuit son engagement politique au côté du chef de l’État au sein du RDPC dans le Wouri et le Haut Nkam de même que sur le plan économique à travers diverses entreprises et initiatives.
Au-delà de sa famille biologique, les heritiers professionnels de KOLOKO Levis Claude, le roi de la ferraille se comptent aujourd’hui par centaines de milliers. On peut citer entre autres: la pléthore de ferrailleurs qui prospèrent dans ce secteur d’activité jadis méprisé ; Les vendeurs des pièces détachées du Camp Yabassi, nouvelle route Mboppi ; la pléthore des brocantes partout au Cameroun. La collecte et la vente de la ferraille dans les quartiers et même par les femmes sont les émanations et émulations du Roi de la Ferraille. Par ailleurs, pneus de véhicules et plastiques se recyclent de plus en plus, preuve que ce pionnier a semé une graine qui continue à germer et à nourrir aussi bien l’environnement que les hommes qui y vivent.
Ce patriote et nationaliste au légendaire surnom de Roi de la ferraille , du milieu d’affaires et homme de consensus en politique dont une rue porte son nom de son vivant à Douala sa ville d’adoption sera honoré des obsèques officielles en 1994.