Il s’est agi d’une visite de prise de contact. Me. Dorcas Nkongme a été ravie d’échanger avec le Président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc) sur les questions de la promotion et de la protection des droits de l’homme. C’était au siège de la Cdhc à Yaoundé.
Interrogée, Me. Dorcas Nkongme souligne : « nous sommes revenus sur les activités que nous menons sur le terrain. Notre visite participe aussi de voir comment ensemble avec la CDHC, nous pouvons travailler en collaboration. Étant entendu que les grandes lignes de cette collaboration vont porter sur les dénonciations que nous allons faire, sur la promotion et la protection des droits de l’homme ».
A son actif, la Vice-présidente de la Commission des droits de l’homme au Barreau camerounais affirme que l’entité a mené des actions lors de la Journée internationale des droits de l’homme. « Nous avons choisi d’aller dans les établissements scolaires pour distribuer la Déclaration universelle des droits de l’homme en français et en anglais. Nous avons aussi affiché la déclaration en image dans les salles de classe. En outre, lors de la Journée internationale de la femme, nous avons été à Garoua, Bamenda, Douala et Yaoundé où nous avons parlé de l’élimination de toute discrimination à l’égard des femmes. Nous avons utilisé le Protocole de Maputo que nous avons partagé. Nous sommes sur le terrain même quand il y a des actes de violations. Nous allons régulièrement dans les prisons pour nous enquérir de la situation des femmes en détention… », rassure l’hôte du jour à la CDHC.
Elle se réjouit de ce que la collaboration entre les deux institutions, va être très bénéfique en matière de promotion et de protection des droits humains.
Focus sur la 7ème Édition de la Journée africaine de la détention provisoire qui va être célébrée le 25 avril 2024.
Heureux de l’entretien avec Me Dorcas Nkongme, Pr. James Mouangue Kobila n’a pas manqué de revenir sur la Déclaration de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun en lien avec cette journée africaine.
L’on retient ainsi que la Commission a à l’esprit que certaines contraintes liées au fonctionnement des établissements pénitentiaires résultent essentiellement de la surpopulation carcérale avec un taux d’occupation des prisons de 164,25%, les soixante-seize (76) prisons fonctionnelles du Cameroun dont la capacité totale est de vingt mille neuf cent cinquante-cinq (20 955) places ayant au 15 avril 2024 un effectif total de trente-quatre mille quatre cent dix-neuf (34 419) individus, dont dix-neuf mille cent neuf (19 109) prévenus (55,52%) et quinze mille trois cent dix (15 310) condamnés (44,48%).
La Commission reste préoccupée par la lenteur dans le traitement des dossiers des détenus en information judiciaire ainsi que la communication difficile entre le parquet et la prison, ce qui accentue l’ignorance par certains détenus de la situation de leurs dossiers judiciaires.
La Commission condamne vigoureusement les cas de détention provisoire abusive constatés à la Prison centrale de Ngaoundéré, à la Prison principale de Guider, à la Prison principale de Tcholliré, et à la Prison principale de Ntui, depuis le 25 avril 2023, actes qui contribuent à aggraver le surpeuplement carcéral.
Recommandations
A ce sujet, la Cdhc recommande au Gouvernement de sensibiliser davantage la population en général et les détenus en particulier, y compris en lien avec les organisations de promotion et de défense des Droits de l’homme, sur l’existence et l’effectivité de la Commission d’indemnisation en raison d’une détention provisoire ou d’une garde à vue abusive.
Linda Mbenda