Depuis le 27 juin 2023, le chef dudit Centre de santé est chargé, dans de brefs délais, de mettre à la disposition des familles, les dépouilles mortuaires actuellement conservées dans cette morgue sise au district de santé de Ndikinimeki.
Dr Azoumbou Mefant Thérèse, délégué régional de la santé pour le Centre a signé une note de service le 27 juin 2023. Le document porte suspension d’activités de la morgue du Centre de santé de l’Union des Eglises baptistes du Cameroun (UEBC) sis à Makénéné dans le district de santé de Ndikinimeki. La suspension est due aux raisons de non-conformité au décret numéro 2011/3252/PM du 22 septembre 2011 portant création et fonctionnement des morgues privées au Cameroun. Selon le délégué régional: «le Centre de santé de l’UEBC est une formation sanitaire de catégorie D, contrairement aux dispositions du décret suscité en son article 6 qui stipule que seules les formations sanitaires privées de catégorie A ou polycliniques sont exclusivement autorisées à offrir des soins de conservation des corps».
En outre, Dr Azoumbou Mefant Thérèse évoque dans cette morgue: l’absence de personnel qualifié pour la conservation des corps, la gestion et l’utilisation des chambres funéraires contrairement aux dispositions du décret suscité en son article 13; l’admission dans cette morgue de dépouilles sans certificat de décès contrairement aux dispositions du décret en son article 8; l’absence d’autorisation de création d’une morgue privée au Centre de santé de l’UEBC de Makénéné.
Constats sur le terrain
La décision de l’autorité a été prise après réception du rapport de la visite inopinée de la Brigade de contrôle des activités et des soins de santé dans cette morgue du Centre de santé de l’Union des Eglises baptistes du Cameroun. Le 16 juin 2023, en effet, une descente sur les lieux dans le but de vérifier la conformité de la morgue en question, a été effectuée par le chef de Brigade de contrôle des activités et des soins de santé (CBCASS) pour le Centre; en présence du chef de district de santé et le médecin-chef du Centre médical d’arrondissement de Makénéné.
Au sortir de cette visite, plusieurs constats ont été faits. Sur le plan administratif, aucune autorisation de création aussi bien du centre de santé que de la morgue n’a été fournie. Concernant les infrastructures, la morgue en question a une salle de chambre froide avec une capacité de 10 tiroirs contigus, la chambre froide étant une caisse réfrigérée, une salle de nettoyage des dépouilles mortuaires, une toilette moderne, une chapelle, fait savoir dans son rapport le CBCASS; qui ajoute que les ressources humaines comptent deux personnels en service dans la morgue mais aucun n’est un thanatopracteur ni un IDE (Infirmier Diplômé d’Etat) encore moins un TGS (ce qui est contraire aux dispositions du décret Numéro 2011/3552/PM du 22 septembre 2011 portant création et fonctionnement des morgues privées au Cameroun en son article 13).
De plus, la morgue avant suspension menait des activités de soins de conservation des corps, la gestion et l’utilisation des chambres funéraires mais les dépouilles mortuaires y étaient admises sans conditions de présentation des Certificats de genre de mort contre une rémunération non révélée. «Nous n’avons pas objectivité de tablier ni de calotte parmi l’équipement de protection individuelle du personnel. Au terme de notre visite et au vu des irrégularités constatées dans cette morgue privée, nous suggérons, sauf meilleur avis, la suspension immédiate des activités de cette morgue qui constitue une menace à la dignité humaine et à la sécurité des populations de Makenene en particulier, de toute la zone frontalière Centre-Ouest en général», écrivait alors Florence Aimé Kissougle. C’est désormais chose faite.
Linda Mbiapa
Publié dans le journal L’ÉQUATION