
Le Thème de la JME 2025 est : « Ecoutez les enfants, défendez les Droits de chaque enfant, chaque jour ». Dans une déclaration de la Commission des Droits de l’Homme de Cameroun (CDHC), il est écrit que la Commission reste profondément préoccupée.
Des préoccupations portant sur : la faible participation des enfants aux décisions les concernant, en dépit de l’existence du Parlement des enfants dont la portée demeure essentiellement symbolique leur voix étant rarement entendue pendant l’élaboration des politiques publiques locales et nationales ce qui souligne la pertinence du thème de l’édition 2025 de la JME qui appelle à un changement de paradigme à cet égard, la présence persistante d’enfants en situation de rue dans la plupart des grandes villes du Cameroun, les exposant à des risques multiples (violence, abus, drogues, grossesses précoces, exploitation et défaut d’éducation) ;

La persistance des violences, abus et exploitations à l’encontre des enfants, notamment leur exploitation par certains acteurs politiques et les groupes armés non-étatiques, les violences domestiques, les châtiments corporels, les violences sexuelles, les mariages précoces et la traite, dans un contexte où l’ application des lois protectrices demeure inégale et où les mécanismes de signalement autant que de prise en charge sont sous-financés ; La vulnérabilité accrue des enfants dans les zones affectées par l’insécurité où des violations graves — enrôlement forcé par des acteurs non-étatiques, violences des acteurs institutionnels, communautaires et familiaux sur la prévention et la lutte contre le mariage d’enfants au Cameroun, sont à déplorer.

Les préoccupations de l’Institution nationale des droits de l’homme portent aussi, entre autres, sur l’inégal accès à l’éducation et la disparité de la qualité de l’enseignement, notamment en raison des fermetures d’écoles dans certaines localités touchées par l’insécurité, du travail des enfants — particulièrement celui des filles — de la pauvreté et des mariages précoces qui privent de nombreux enfants — surtout les filles — d’un accès continu et sûr à l’éducation tandis que, dans plusieurs zones rurales, le manque d’enseignants, d’infrastructures et de matériel didactique contribue également à accentuer les inégalités, la pauvreté infantile et l’insuffisance de la protection sociale…
Analyse

La Commission relève que sur les 220 recommandations acceptées par l’Etat à l’occasion de l’adoption du Rapport du passage du Cameroun au 4e cycle de l’Examen périodique universel (EPU) le 26 mars 2024, six sont en consonance avec la thématique de l’édition 2025 de la JME ; elles sont reproduites dans la Déclaration de la CDHC de ce jour, après avoir été ventilées par l’Institution nationale des Droits de l’homme du pays aux structures pertinentes de l’Etat et aux institutions spécialisées, chacune en ce qui la concerne, de la manière suivante : la recommandation invitant à «achever le processus d’adoption du projet de Code de protection de l’enfant » a été adressée aux Services du premier ministre, chef du Gouvernement, au ministère de la Justice (MINJUSTICE)5 au NIINAS, au Barreau du Cameroun et aux Organisations de la société civile (OSC) ;

La recommandation invitant à « continuer a mettre en Œuvre des mesures visant à protéger la santé maternelle et infantile » a été adressée au ministère de la Santé publique (MINSANTÉ), au MINAS et au MINPROFF ; La recommandation invitant à « prendre des mesures immédiates pour protéger les écoles et autres établissements d’ enseignement, conformément à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles » a été adressée au ministère de la Défense (MINDEF), au ministère de l’Éducation de base (MINEDUB), au ministère des Enseignements secondaires (MINESEC), au ministère de l’Enseignement supérieur (MINESUP), au ministère de la Jeunesse et de l’Education civique (MINJEC) et à la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) ; La recommandation Invitant à « renforcer la protection des enfants dans les zones touchées par les conflits, [à] assurer le suivi de tous les cas de violations graves des Droits de l’enfant et [à] enquêter sur ces actes » a été adressée au MINDEF, au MINAS, au ministère de l’Administration territoriale (MINAT), à la DGSN ainsi qu’au Secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale (SED), etc.
L.M.
















