Le constat est fait par l’Ong Un Monde Avenir il y a quelques jours lors de la Journée internationale de la Démocratie.
Célébrée sous le thème: “Renforcement des moyens d’actions pour les prochaines générations”, ladite journée a fait l’objet d’une communication de “Un Monde Avenir”. Cette Ong fait savoir que plusieurs activités initiées par les associations et organisations de la société civile, en vue de la promotion de la participation des jeunes à la gouvernance démocratique, ont été interdites et perturbées par les forces de maintien de l’ordre. «La dernière en date, est la Comédie Citoyenne du 22 Juillet 2023, qui a été interdite par les policiers dans la commune de Douala 3ème. Tout ceci contribuerait à éloigner les jeunes et limiterait davantage leur participation aux processus démocratiques», peut-on lire dans la note de l’organisation non gouvernementale.
En outre, partant de ce que le respect de la démocratie c’est aussi la façon dont les jeunes participent aux différents processus de prise de décision, ainsi que leur présence aux postes de direction au sein des institutions, l’Ong déplore une faible présence des jeunes au sein des instances dirigeantes. «Le concept de démocratie désigne l’ensemble des systèmes politiques dans lesquels le peuple est la source du pouvoir politique. Au Cameroun, la population est largement constituée de jeunes, qui constituent au moins 60% de la population. Malheureusement, ces derniers sont les moins représentés dans les instances décisionnelles politiques tant au niveau local que national».
Les chiffres
Au niveau national, en effet, indique t-elle, sur les 52 ministres et ministres délégués, aucun jeune (00%) n’occupe un poste ministériel, même pas le Ministère qui lui est dédié. Sur les 10 Gouverneurs, aucun jeune (0%) n’est Gouverneur de région. Sur les 58 Préfectures, moins de 20% seraient dirigées par les jeunes en tant que Préfet. Au niveau local, poursuit Un Monde Avenir: sur les 360 sous-préfectures, moins de 10% seraient dirigées par les jeunes en tant que Sous-préfet. Sur les 374 communes et communautés urbaines, moins de 10% ont des jeunes à la tête des exécutifs communaux ; aucun jeune n’est à la tête d’une communauté urbaine. Les bureaux des conseils régionaux sont composés de 72 membres, soit 7 pour chacune des 8 régions francophones et 8 pour chacune des 2 régions à statut spécial, soit 72 membres au total. On compte moins de 10% de jeunes.
Les jeunes de 15 à 19 ans représenteraient un peu plus de trois millions de la population camerounaise. «La mise à l’écart de la participation politique de ceux âgés entre 18 et 19 ans (au moins 2 millions de la population), est une violation de leurs droits civils et politiques. Tant bien qu’à 18 ans, un jeune est pénalement responsable, peut-être recruté dans les forces de défense et de sécurité», écrit Un Monde Avenir pour qui la quasi-totalité des institutions locales peinent encore à impliquer véritablement les jeunes dans les mécanismes de conception et de mise en œuvre des politiques publiques. «Ce qui se matérialiserait par la faible prise en compte des besoins réels des jeunes dans les différents projets mis en œuvre. On observe également, de manière globale, une faible redevabilité des élus et dirigeants sur leurs actions et activités».
Recommandations
Au regard de ce qui précède, 1MA et ses partenaires associatifs recommandent au Gouvernement du Cameroun de: réviser la loi électorale, afin de ramener l’âge électoral à 18 ans; Créer des mécanismes formels au niveau local et national, qui favorisent la pleine participation des jeunes dans le choix (formulation), la mise en œuvre et le suivi des investissements publics; Créer des conditions favorables au débat politique dans les grandes écoles et universités, afin de préparer les jeunes à la gouvernance politique.
Au Président de la République de: veiller au respect de l’équilibre jeunes/femmes/hommes et personnes vivant avec le handicap lors des nominations aux postes administratifs de responsabilité; Instruire le gouvernement à impliquer de manière active les jeunes dans les processus de prévention et de résolution des conflits, en adoptant un plan d’action national de mise en œuvre de la résolution 2250 des Nations-Unies.
En rappel, la démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple. Le renforcement de la démocratie c’est aussi le respect et l’application de ses principes tel qu’édicté par la CADEG (Charte Africaine de la Démocratie, des Élections et la Gouvernance). « Les Etats parties s’engagent à mettre en œuvre des programmes et à entreprendre des activités visant à promouvoir des principes et pratiques démocratiques ainsi qu’à consolider la culture de la démocratie et de la paix.
Linda Mbiapa (681141866)