Drogues au Cameroun: 60% de consommateurs sont des jeunes

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Ce lundi 26 juin 2023 est Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues. Dans le cadre de cette célébration, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), au regard de ses missions régaliennes, a publié une Déclaration dans laquelle des statistiques donnent des frissons.

Selon l’état des lieux et les mesures gouvernementales prises dans le cadre de la lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues, présentés par le ministre de la Santé publique au cours de la déclaration de presse du 6 juillet 2022 et soulignés dans ladite Déclaration de la CDHC: les jeunes de 15 ans sont les plus grands consommateurs de drogues avec une prévalence de 15 % plus élevée en milieu scolaire; 10 % de la communauté des consommateurs de drogues sont des consommateurs réguliers, tandis que 60 % sont des jeunes dont l’âge varie entre 20 et 25 ans; 72,10 % de jeunes âgés de 23 ans constituent la couche la plus touchée et la majorité d’entre eux réside en zone urbaine; 25% de Camerounais ont déjà fait l’expérience d’une drogue dure, etc.

Notant que l’abus des drogues résulte de la consommation continue de drogues, de substances psychotropes ou d’alcool malgré leurs effets indésirables répétés sur les personnes qui les consomment et les conséquences néfastes sur leur entourage; Notant également qu’en plus des effets nocifs sur la santé du consommateur, les drogues créent une double dépendance à l’égard des produits consommés, notamment une dépendance physique qui se manifeste par un sentiment de mal-être, la sensation de manque, l’addiction, etc.; et une dépendance psychologique manifestée par l’abattement, l’état de dépression, la CDHC interpelle.

Recommandations

Déplorant que des mesures adéquates de contrôle et de suivi ne soient pas prises pour assurer la mise en œuvre effective de certaines décisions, la Commission recommande dès lors au Gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour l’application stricte des mesures sus évoquées ainsi que d’autres, en l’occurrence: l’interdiction de la fabrication et de la commercialisation de l’alcool en sachet, conformément à la loi-cadre n° 2011/012 du 6 mai 2011 portant protection du consommateur au Cameroun; la législation relative à la circulation et à la vente sans ordonnance des produits psychoactifs.

La CDHC recommande également aux forces de défense et de sécurité (y compris les Douanes) une lutte plus acharnée contre les circuits d’entrée et de sortie, de production et de commercialisation des drogues sur le territoire camerounais, ainsi qu’une synergie renforcée entre leurs différentes structures, afin de mieux répondre à la menace sans cesse croissante du trafic de drogues et de la criminalité organisée.

Les parents interpellés 

Consciente de l’importance du rôle des parents dans la lutte contre l’abus des substances par les jeunes, la Commission recommande au ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille l’accélération de la mise en œuvre, sur toute l’étendue du territoire, du programme de parentalité positive élaboré avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour l’enfance; La CDHC réitère aux parents et aux personnes en charge des enfants, qu’en vertu de l’alinéa 1 de l’article 20 de la Charte africaine des Droits et du bien-être de l’enfant, ils sont “responsable[s] au premier chef de leur éducation, [de leur protection] et de leur épanouissement”.

L.M.

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