Encourager la Cadhp à recommander aux États de prendre les mesures concrètes qui conduiront à des changements réels sur l’accès à une éducation de qualité pour toutes et tous dans une Afrique tournée au respect des droits de l’homme, et à la paix durable, c’est le souhait du Redhac présent au forum des ONGs
Forum des ONGs
Discours d’ouverture de Maximilienne Ngo MBE/Directrice Exécutive du REDHAC/point focal du Forum des Ongs
“Honorables invité(e)s,
Mesdames et Messieurs en vos rangs et grades respectifs,
Estimés collègues,
C’est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd’hui au nom du Comité de pilotage du Forum des ONG. Au moment où nous nous retrouvons dans cette salle, avant la 81e session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui va s’ouvrir le 17 octobre prochain. Oui le temps que nous allons passer ensemble est une occasion inestimable pour nous de réfléchir à notre mission commune et aux questions urgentes auxquelles notre continent est confronté, en particulier l’éducation, les Droits de l’Homme et la paix durable.
Lors du dernier forum en Avril, nous avons souligné la nécessité d’une éducation de qualité, en particulier dans les zones rurales et appelé à une augmentation des investissements, des infrastructures et de la collaboration entre les ONGs, les gouvernements et les Institutions des Droits de l’Homme afin de garantir l’accès universel à l’éducation et de relever les défis qui entravent sa réalisation. Aussi, la 80e session de la Commission a souligné l’importance de l’éducation aux Droits de l’Homme, de la lutte contre les changements anticonstitutionnels des gouvernements et de l’amélioration de la culture numérique dans le cadre d’un programme plus large de développement et de promotion des Droits de l’Homme en Afrique.
Cher(e)s collègues,
Le thème de cette année, « Éduquer une Afrique adaptée au 21e siècle : Construire des systèmes éducatifs résilients pour un meilleur accès à un apprentissage inclusif, tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique » renforce notre engagement en faveur de l’accès à l’éducation pour toutes et tous avec un accent particulier aux couches les plus défavorisées et vulnérables telles que les jeunes filles, les personnes vivant avec un handicap, les communautés autochtones etc.
Nous devons tous assumer que l’éducation est depuis longtemps reconnue comme un pilier fondamental du développement durable en Afrique. Pourtant, nous continuons à faire face à des défis systémiques – crises sociopolitiques, conflits sécuritaires, avec pour corollaire l’instabilité politique, les violations graves et massives des Droits de l’Homme, notamment le Droit à l’éducation surtout dans les zones en conflits, la corruption, la restriction de l’espace civique, – qui menacent de saper nos efforts.
Au cours de l’année écoulée, nous avons assisté à une escalade de la violence contre les écoles et les établissements scolaires dans plusieurs régions du continent. Du Nigeria au Soudan, du Burkina Faso à la République Démocratique du Congo en passant par les régions anglophones (Nord-Ouest et Sud-Ouest) du Cameroun pour ne citer que ces pays là, des groupes armés non étatiques et extrémistes, se servant de l’instabilité et le manque de volonté politiques ont perturbé la vie de millions de jeunes, les privant de leur droit fondamental à l’éducation.
A ceci s’ajoute l’influence néfaste du patriarcat qui crée des disparités de traitement entre les jeunes filles et les garçons, la jeune fille ayant pour premier rôle de s’occuper de la maisonnée en termes de tâches ménagères et étant destinée selon l’imagerie populaire à se marier et le garçon à prendre soin de la famille, tous les moyens sont mis en œuvre pour accompagner le jeune garçon au détriment de la jeune fille.
L’impact de ces perturbations est considérable, non seulement pour les jeunes élèves et étudiants, mais aussi pour des communautés entières dont l’avenir est lié à la réussite de leurs jeunes.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs en vos rangs et grades respectifs,
Estimé(e)s collègues,
Ce Forum nous offre une plateforme pour aborder ces crises de front. Nous devons mener une réflexion approfondie pendant ces 3 jours pour élaborer les stratégies innovantes et inclusives sur la manière de protéger l’éducation, en particulier dans les zones en conflit, où les fermetures d’écoles et les violences ciblées sont de plus en plus fréquentes. Grâce à nos efforts collectifs, nous pouvons mettre en place des systèmes éducatifs résilients, capables de résister à ces pressions et de garantir qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte, quelle que soit sa situation.
Il est tout aussi important de mettre l’accent sur l’intersection entre les Droits de l’Homme et l’éducation. L’instabilité politique, les changements anticonstitutionnels de gouvernement, la restriction de l’espace civique, les attaques aux Défenseurs qui travaillent dans ces zones en conflits et les violations récurrentes des Droits de l’Homme continuent de déstabiliser nos efforts pour construire des systèmes éducatifs durables et fiables. En tant qu’organisations de la société civile, Défenseurs des Droits de l’Homme et éducateurs, nous avons la responsabilité commune de mener des plaidoyers conjoints en faveur de réformes politiques qui respectent les Droits de l’Homme, protègent les populations vulnérables et créent des espaces sûrs pour l’apprentissage.
Alors que nous poursuivrons nos discussions au cours des prochains jours, n’oublions pas que notre force réside dans notre unité et notre collaboration. Les défis auxquels nous sommes confrontés sont immenses, mais les opportunités qui s’offrent à nous pour remodeler le paysage de l’éducation et les Droits de l’Homme, et consolider la paix en Afrique le sont tout autant. Mettons un accent particulier sur l’Education de qualité qui suppose :
– Des enseignants formés ;
– La reconnaissance du travail des enseignants en leur garantissant les conditions de vie descentes
– Des infrastructures scolaires adaptées ;
– La garantie de la sécurité pour les enfants ;
– L’accès gratuit à l’éducation
– Des reformes politiques courageuses qui garantissent le respect des droits de l’homme ;
– Les États plus démocratiques et pacifiques.
Comme le disait lors du dernier forum le Commissaire Mudford Mwandenga, représentant de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), « il existe dix obstacles majeurs à l’accès à l’éducation en Afrique, notamment le manque de financement, la pénurie d’enseignants qualifiés dans les zones rurales, l’insuffisance des infrastructures et la discrimination fondée sur le sexe ». Il a souligné qu’il était impératif que les États africains s’attaquent à ces obstacles de manière globale, en alignant les politiques éducatives sur les normes internationales en matière de droits de l’homme afin de garantir un accès équitable à l’éducation pour tous. D’où la nécessité d’exhorter la Commission Africaine à faire encourager les États pour qu’ils respectent leurs engagements en matière de financement de l’éducation pour toutes et tous.
Honorables invité(e)s,
Mesdames et Messieurs en vos rangs et grades respectifs,
Estimé(e)s collègues,
Le Comité de Pilotage saisit cette opportunité pour remercier la Commission Africaine représentée ici par le Président honorable Pr. Rémy Ngoy, les représentants des États, les Institutions Nationales, les représentants des Nations Unies, les partenaires techniques et financiers qui ont contribué à la tenue de ce forum.
Enfin, permettez-moi de saluer le leadership de Mme Hannah Forster, Directrice Exécutive du Centre Africaine pour la Démocratie et les Études des Droits de l’Homme qui avec courage et sérénité, très souvent sans financements continue à faire pérenniser cet espace, je voudrais aussi féliciter tous les points focaux et le staff du Centre qui ont travaillé nuits et jours pour rendre effectif ces assises : (Mélanie, Nyass, Mabassah, Corlett, Joseph, Adélaide, Maximilienne, Ellen…).
Honorables invité(e)s,
Mesdames et Messieurs en vos rangs et grades respectifs,
Estimé(e)s collègues
Au nom du comité de pilotage, je vous remercie tous pour votre engagement inlassable dans ces efforts. Nous espérons qu’au terme de nos discussions productives, nous ressortirons d’ici avec des recommandations et des résolutions pertinentes qui seront remises à la Commission pour encourager et recommander aux États de prendre les mesures concrètes qui conduiront à des changements réels sur l’accès à une éducation de qualité pour toutes et tous dans une Afrique tournée au respect des droits de l’homme, et à la paix durable.”