
Ce mardi 21 octobre 2025, ladite journée est commémorée. Le thème retenu par l’Union africaine est : « Justice pour les africains et les personnes d’ascendance africaine à travers des réparations »
La Commission salue les actions menées par le Gouvernement et ses partenaires visant à reconnaître, réparer et compenser les injustices historiques subies par les africains et les personnes d’ascendance africaine, à promouvoir l’égalité, la justice et l’inclusion dans tous les secteurs sociaux et économiques ainsi qu’à instaurer un environnement propice à la dignité, à la protection des Droits et au plein épanouissement de tous les citoyens concernés, notamment : la mesure présidentielle, relayée le 22 juillet 2025 par le ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République au ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (MINMIDT), prescrivant que l’exploitation du minerai d’or du site de Kambélé, Département de la Kadey, Région de l’Est, initialement concédée à la Société Jamb ‘s avenir Sarl, soit exclusivement réservée aux artisans autochtones dudit site ; une initiative emblématique de justice réparatrice et de réhabilitation économique des communautés autochtones spoliées de leurs ressources ;
La mise en œuvre, en juillet 2025 dans la Région de l’Extrême-Nord, par le ministère de l’Éducation de base (MINEDUB), en collaboration avec l’Union européenne, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) et Plan International, du Programme d’éducation accélérée visant à permettre à plus de 400 enfants déplacés internes de rattraper leur retard scolaire et d’être réintégrés dans le système éducatif formel, un programme lancé le 17 janvier 2024 qui a déjà permis la réintégration d’environ 4 000 enfants non scolarisés dans le système éducatif formel, traduisant ainsi un engagement fort en faveur de la justice sociale et de la réparation éducative en restaurant le droit à l’instruction pour une population vulnérable affectée par la situation sécuritaire ;
Le lancement officiel, le 25 juin 2025 à Yaoundé, du projet Sustainable Agriculture for Forest Ecosystems (SAFE) par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), en présence des chargés d’affaires de la Délégation de l’Union européenne (UE) et de l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne, du consul honoraire du Royaume des Pays-Bas,etc.
Par ailleurs, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) relève que sur les 220 recommandations acceptées par l’Etat à l’occasion de l’adoption du Rapport du passage du Cameroun au 4e cycle de l’Examen périodique universel (EPU) le 26 mars 2024, huit sont en consonance avec la thématique de l’édition 2025 de la JADHP ; elles sont reproduites dans la Déclaration de la CDHC de ce jour, après avoir été ventilées par l’Institution nationale des Droits de l’homme du pays aux Structures pertinentes de l’Etat et aux institutions spécialisées, chacune en ce qui la concerne, de la manière suivante : la recommandation invitant à « traiter les plaintes relatives à des disparitions forcées et à des exécutions extrajudiciaires et lutter contre I ‘impunité » qui rejoint pleinement l’esprit de la présente Journée africaine, axée sur la justice et les réparations pour les victimes de violations graves des Droits de l’homme et réaffirme la nécessité de restaurer la dignité des victimes et la confiance des citoyens dans les institutions de justice ; elle a été adressée au MINJUSTICE, au ministère de la Défense (MINDEF) et à la Délégation Générale à la Sûreté nationale (DGSN) ;
La recommandation invitant à « mener des enquêtes efficaces, approfondies et impartiales sur tous les Cas signalés d’assassinats, de disparitions forcées, d’intimidation et de harcèlement, ainsi que de menaces et de représailles contre des défenseurs des Droits de I ‘homme, des journalistes et des membres d’organisations de la société civile » — une mesure visant à assurer la justice et les réparations pour les victimes de violations graves des Droits de l’homme, à restaurer leur dignité et à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions de justice — a été adressée au MINJUSTICE, au MINDEF et à la DGSN ; La recommandation invitant à « enquêter sur les allégations d’arrestation ei de détention arbitraires, de torture et de traitement inhumain de détenus, et [à] mettre fin à ces pratiques » a été adressée au MINJUSTICE, au MINDEF et à la DGSN ; La recommandation invitant à « faire en sorte que tous les auteurs de violations des Droits de l’homme, y compris celles commises pendant le conflit en cours, répondent de leurs actes dans le cadre de procédures judiciaires équitables et transparentes » qui vise à restaurer la dignité des victimes, à renforcer la responsabilité des institutions, et à prévenir la répétition des violations graves des Droits de l’homme, a été adressée au MINJUSTICE et au MINDEF ; La recommandation invitant à « améliorer l’accès à l’enregistrement des naissances par la mise en place de tribunaux mobiles chargés de délivrer des actes de naissance, en mettant l’accent sur les habitants des zones rurales et isolées » a été adressée au MINJUSTICE, au ministère de la Décentralisation et du .Développement local (MINDDEVEL) et au Bureau national de l’état civil (BUNEC) ;
La recommandation invitant à « intensifier les efforts visant à éliminer le mariage [d’]enfants et les mutilations génitales féminines, notamment en renforçant les campagnes d’information et de sensibilisation à l’intention des chefs communautaires et des chefs religieux » s’inscrit dans la perspective de justice réparatrice pour les victimes de pratiques traditionnelles préjudiciables, en contribuant à restaurer leurs Droits et à promouvoir l’égalité et la dignité des filles africaines dans leurs communautés ; elle a été adressée au MINJUSTICE, au ministère des Affaires sociales (MINAS), au ministère de l’Administration territoriale (MINAT), au MINPROFF et aux organisations de la société civile (OSC) ; La recommandation invitant à « renforcer la protection des enfants dans les zones touchées par les conflits, [à] assurer le suivi de tous les cas de violations graves des Droits de l’enfant et [à] enquêter sur ces actes » a été adressée au MINDEF, au MINAS, au MINAT, à la DGSN et au Secrétariat d’État à la défense (SED) ; La recommandation invitant à « poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement 2020-2030, afin que l’exercice des Droits de l’homme repose sur des bases solides » qui soutient indirectement le thème de la Journée africaine des Droits de l’homme et des peuples 2025, en créant un cadre national propice à l’exercice effectif des Droits de l’homme et à la réparation des injustices historiques affectant les Africains et les personnes d’ascendance africaine ; elle a été adressée aux Services du premier ministre, chef du Gouvernement et au MINEPAT.
Points faibles
La Commission note et déplore : l’accès encore limité aux centres d’ état civil, particulièrement dans les zones rurales ou reculées, où la population demeure coupée des services d’enregistrement en raison de l’éloignement, du coût du transport ou de l’insuffisance de personnel qualifié ; la persistante de résistances socioculturelles freinant l’intégration de l’enregistrement des faits d’état civil dans certaines communautés en raison de croyances ou de pratiques coutumières ;
la persistance de tensions ethniques et communautaires, alimentées par le tribalisme qui reste un facteur majeur d’instabilité dans certaines Régions du pays et, occasionnellement, dans l’ensemble du pays ; l’insuffisance des moyens techniques et humains pour identifier et poursuivre efficacement les auteurs de discours de haine ou de désinformation en ligne, ce qui alimente I ‘impunité ; la lenteur dans la mise en œuvre des réformes législatives et judiciaires visant à améliorer l’efficacité du système judiciaire, contribuant à la persistance des abus liés à la détention provisoire, les délais prolongés dans le traitement des affaires judiciaires qui maintiennent de nombreux prévenus dans l’incertitude ou en détention au-delà des délais raisonnables ;
l’insuffisance de traçabilité et de la désagrégation budgétaire dans les ressources allouées aux Droits de l’enfant en matière de santé, d’éducation, de formation et de protection, limitant la transparence et l’évaluation de l’effort financier de l’État ; la faiblesse des capacités techniques en matière de budgétisation fondée sur les Droits de l’homme, notamment chez les membres du personnel des administrations centrales et déconcentrées, ce qui freine I’intégration effective de ces principes dans la gestion publique ;
La précarité persistante des femmes limite de manière significative leur accès au crédit, à la propriété foncière et aux emplois décents, malgré leur rôle essentiel dans l’économie informelle et domestique, l’inadéquation des politiques d’autonomisation des femmes, souvent entravées par un déficit de coordination, de financement adéquat et de suivi-évaluation rigoureux, la faible implication des populations autochtones dans l’élaboration des politiques nationales relatives à l’intelligence artificielle, aux processus numériques et décisionnels, ce qui risque d’accroître leur marginalisation ; l’insuffisance ou le manque d’infrastructures numériques appropriées dans les zones habitées par les peuples autochtones, renforçant la fracture numérique et limitant leur accès équitable à l’information et aux opportunités économiques…