JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES:  ON EN PARLE DANS UNE DÉCLARATION DE LA CDHC 

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Mardi 25 novembre 2025, Ladite journée a pour thème: “Tous unis pour mettre fin à la violence numérique à l’égard de toutes les femmes et les filles”

La Commission rappelle que c’est par sa Résolution n° A/RES/54/134 du 17 décembre 1999 que l’Assemblée générale des Nations Unies, réunie en sa 54e session ordinaire à New-York (États-Unis), a proclamé le 25 novembre de chaque année comme Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, invitant les Gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales (ONG) à se mobiliser contre la violence à l’égard des femmes qui constitue une violation grave, persistante et systémique des Droits humains.

La Commission souligne que les actes commis en ligne, entraînent souvent des violences hors ligne, dans la vie réelle, y compris des actes de coercition, des violences physiques et même des féminicides – c’est-à-dire le meurtre de femmes et de filles – qui causent des dommages graves et durables aux survivantes.

La Commission salue l’ouverture par la sénatrice Françoise PUENE, le 23 mai 2025, dans l’enceinte de l’Hôtel Franco à Yaoundé, d’un centre d’écoute et d’assistance pour les victimes de violences faites aux femmes, doté d’un service d’accueil et d’informations, qui offre un soutien aux victimes de violences physiques, psychologiques, numériques et sexuelles, en mettant l’accent sur la reconstruction identitaire et et l’autonomisation économique ; ledit centre dont une annexe est ouverte au sein de l’Hôpital Jamot de Yaoundé fonctionne sept jours sur sept et 24 heures sur 24, grâce à ses deux « numéros noirs », à savoir le +237 676 18 68 53 et le + 237 659 15 00 78.

La Commission rappelle que les conséquences sociales et professionnelles des contenus truqués sont profondes, car ils provoquent humiliations publiques, répudiations, effondrements de carrières et licenciements ; faute de soutien psychologique et face à l’action insuffisante des autorités, de nombreuses femmes se retirent des espaces numériques, creusant ainsi une véritable fracture numérique de genre.

La Commission exprime sa profonde indignation et condamne avec la plus grande fermeté les cas de féminicide portés à sa connaissance et déplore profondément la persistance de ces actes tristement emblématiques d’une extrême gravité et révélateurs d’un enracinement inquiétant des violences fondées sur le genre, à l’instar de l’enlèvement, suivi de l’assassinat de la nommée Manuella NYANDOMO, âgée de 24 ans, doctorante à l’Université́ de Yaoundé II-Soa ; partie du domicile familial au soir du 20 juin 2025, la victime a été kidnappée par des malfrats qui, à travers son téléphone portable, ont envoyé quelques heures plus tard un message alarmant à sa mère à partir de la messagerie WhatsApp de la victime en ces termes « Mama, on m’a kidnappée. Ils demandent 1 800 000 Fcfa. Sinon, dans deux jours, ils vont me tuer » ; le corps sans vie de Manuella a été retrouvé au quartier Ngousso-Ngoulmekong dans la nuit 21 juin 2025, à Yaoundé, plusieurs parties de son corps dont les seins ont été mutilées.

La Commission accueille favorablement les réactions des administrations publiques à sa précédente Déclaration à l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes en 2024, particulièrement celle des Services du premier ministre (SPM), chef du Gouvernement, à travers la correspondance n° A39/C-1/SG/PM du 10 juin 2025 par laquelle le ministre, secrétaire général des SPM informe la Commission de ce que « les différents Départements ministériels concernés par ce dossier en ont été saisis ».

La Commission réitère ses recommandations formulées à l’occasion de l’édition 2024 de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, notamment au Gouvernement de renforcer le dispositif pénal relatif aux violences et aux discriminations faites aux femmes en facilitant l’adoption de dispositions criminalisant les violences conjugales en général et les violences économiques en particulier, y compris le contrôle des finances, le refus de soutien financier ainsi que l’interdiction de travailler.

La Commission réitère ses recommandations formulées à l’occasion de l’édition 2024 de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, notamment au MINAS et au MINPROFF de renforcer leur politique de sensibilisation sur les violences à l’égard des femmes, notamment en traduisant les instruments nationaux, africains et universels de promotion et de protection des Droits des femmes dans les langues locales, pour une plus grande accessibilité aux populations.

La Commission encourage une fois de plus les familles et les communautés à continuer à coopérer avec les autorités locales et nationales, afin que tous les auteurs des violences envers les femmes et les jeunes filles soient interpellés, traduits en justice et, le cas échéant, condamnés conformément aux lois et règlements en vigueur.

Source: Celcom CDHC

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