Présidentielle 2025 : des Camerounais s’outillent à l’observation du processus électoral avant, pendant et après

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Acteurs des organisations de la société civile, journalistes, commerçants, agents touristiques, jeunes leaders associatifs, universitaires, défenseurs des droits de l’homme, avocats, élus locaux venus des 10 régions du Cameroun s’outillent ce mardi 22 juillet 2025 dans la capitale économique.

Ils s’y sont retrouvés à l’effet de participer à une formation sur le monitoring, la documentation et le reporting du processus électoral en République du Cameroun.

Une formation dispensée en français et en anglais qui vient à point nommé. Surtout que « c’est notre responsabilité à chacun de veiller à la mise en œuvre des instruments juridiques nationaux et internationaux en matière électorale. Et pour ce faire, il faut savoir et pouvoir observer le processus électoral (avant, pendant et après) les élections. Nous avons échangé avec les participants sur le droit de l’homme et l’élection, les généralités et éléments de considération. Il est important que chaque participant, chaque citoyen sache que le jour du scrutin est le seul moment où on reconnaît la souveraineté du peuple. C’est le moment où on peut récupérer notre souveraineté à celui qui l’a volé pour le donner à qui on veut. Il faut donc être vigilant », souligne l’un des formateurs Philippe Nanga par ailleurs Coordinateur de l’Organisation non gouvernementale Un Monde Avenir.

Dans quelques mois se tiendra l’élection présidentielle au Cameroun, dans un climat de tensions, de crises sociopolitiques et sécuritaires et d’incertitude. Ayant constaté la recrudescence desdites crises en Afrique Centrale en général et au Cameroun en particulier, le Réseau des Défenseurs des Droits humains en Afrique centrale (Redhac) a adopté la paix et la sécurité humaine comme objectif phare de son plan d’action lors de son assemblée générale tenue à Douala du 18 au 20 Novembre 2019.

Pour y parvenir, il a identifié les acteurs-trices de mise en œuvre (jeunes filles, femmes, société civile œuvrant dans le domaine et pionniers dans la prévention et la résolution des conflits ainsi que la consolidation de la paix. Principales victimes et survivantes de ces crises, ces différentes catégories d’acteurs promeuvent une synergie d’actions multi acteurs (DDH, journalistes, élus locaux, CDHC, activistes, etc.) pour un espace civique et démocratique plus ouvert et tourné vers une paix et un développement durables.

C’est fort de ce qui précède et surtout de l’importance de la surveillance et de la documentation des violations potentielles des Droits Humains en période électorale que le Redhac avec l’appui du  partenaire National Endowment For Democracy trouve nécessaire de renforcer les capacités de plus de 40 observateurs qui, à terme, pourront observer le processus électoral avant, pendant et après cette échéance cruciale au Cameroun.

« L’objectif de cette formation est de renforcer les capacités d’action et d’initiative des jeunes (filles et garçons) et des femmes DDH, activistes et journalistes en monitoring et reporting du processus électoral. Ainsi que la documentation et le reporting des cas de violations des Droits Humains ; Les préparer à descendre sur le terrain en vue de la veille, la collecte des informations et la surveillance des bureaux de vote afin de mettre à la disposition du secrétariat du Redhac les données collectées, en vue de l’élaboration d’un Rapport sur les élections au Cameroun », laisse entendre Marcel Mani, responsable des programmes ainsi que les autres membres du Réseau initiateur de cette formation (Grâce, Jean Claude Yebga, Hillary, Guy B. Tagne…)

Ayant ouvert ce programme, Maître Alice Nkom, Avocate au Barreau du Cameroun, a entamé son propos liminaire par cette pensée du Psychiatre révolutionnaire, militant révolutionnaire, penseur martiniquais Frantz Fanon. Lui qui a écrit : «Chaque génération doit, dans une relative opacité, affronter sa mission : la remplir ou la trahir. » À l’en croire, cette citation est « une véritable source d’inspiration. Depuis quelques années, le Redhac s’est engagé à des actions visant la consolidation de la paix. L’actualité de ces derniers jours dans notre pays montre que les débats sur les questions électorales occupent une place de choix dans les chaumières, sur la place publique, signe de l’éveil des consciences. Alors, les participants à cette formation ont un rôle crucial à jouer durant les prochaines élections. Ils doivent de ce fait avoir une parfaite compréhension et appropriation de tous les outils nécessaires pour jouer leur rôle », dit-elle avant d’encourager tous ceux qui ont effectué le déplacement pour le lieu de l’activité.

« Les travaux de groupe en lien avec l’identification des points de référence liés aux droits humains, contenus dans la catégorie, l’exercice pratique basé sur les expériences passées, discussion et le partage d’expériences, sont au menu. Et c’est la tête pleine de connaissances que nous allons regagné nos domiciles », apprécie Gladys Aïcha, responsable associatif au quartier Nkongmondo.

Autre réaction. Diane T. : « je retiens de cette journée que le droit de prendre part à la conduite des affaires publiques par voie d’élection est un droit de l’homme protégé par la Constitution du Cameroun et les Instruments internationaux. Il est important en tant qu’organisation de la société civile des droits de l’homme d’avoir un regard sur ce droit reconnaissant le citoyen comme acteur principal de la gouvernance politique. Aussi, dans une élection, on ne doit pas donner sa voix aveuglément. L’élection doit se dérouler dans une atmosphère qui respecte le droit de participation des citoyens (droits d’opinion, de manifestation, de réunion, de circulation). Il y a des points que j’ai noté et qui m’ont ouvert l’esprit sur l’observation d’un processus électoral ».

Avis que partage Camille venu du Nord-ouest : « mon attention a davantage porté sur l’exposé du Journaliste et expert sur les questions des droits humains, Alex Gustave Azebaze. Lui qui a montré comment les citoyens, organisés, assurent le monitoring des droits de l’homme lors des processus électoraux. Les différents types d’élection au Cameroun et leur importance pour les citoyens, je peux désormais en parler avec aisance. Je note que le monitoring en période électorale vise à s’assurer que les différents droits institués dans un contexte précis sont respectés de bout en bout lors pendant le processus électoral ».

Dans l’ensemble, les participants remercient le Redhac pour une telle formation.

Linda Mbenda

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