
Samedi 27 septembre 2025, l’Université catholique Saint Jérôme de Douala a servi de cadre à la rentrée solennelle d’Avocats sans frontières (ASF) Cameroun . Le thème qui a meublé les travaux était : « Intégration des droits de l’homme dans la pratique professionnelle de l’avocat ».
La salle des travaux a fait carton plein. Magistrats, juristes, avocats stagiaires, avocats en début de carrière, ténors du Barreau du Cameroun, acteurs majeurs des droits de l’homme, forces de maintien de l’ordre, membres des représentations diplomatiques du Cameroun, hommes et femmes de média ont partagé une joie commune : celle d’être là à ce moment important mais surtout celle de s’abreuver en connaissances et enseignements.
Globalement, de la leçon inaugurale de Me Patrice Monthe, ancien bâtonnier, nous retenons que l’intégration des droits de l’homme dans la pratique professionnelle de l’avocat se manifeste par le respect des principes fondamentaux de la profession, tels que l’humanité, la compassion et la bienveillance, tout au long de la relation client et de la conduite de la défense. Cela inclut également le conseil des entreprises sur les plans de vigilance et la prévention des atteintes aux droits humains, ainsi que le respect des normes déontologiques et de la loi dans l’exercice des libertés fondamentales, comme la liberté d’expression et d’association.
Dans un exposé assez long et édifiant, Me Monthe laisse entendre que les droits de l’homme sont des droits fondamentaux inaliénables qui appartiennent à tous les êtres humains, sans distinction de race, de sexe, de nationalité, de langue, de religion ou de toute autre situation. Ils englobent des droits fondamentaux comme le droit à la vie, la liberté et la sécurité, ainsi que des droits sociaux et économiques tels que l’éducation, le travail décent, et la santé. Ces droits constituent des engagements juridiques pris par les États pour protéger la dignité de leurs citoyens, et sont codifiés notamment dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH).
À l’école
Munis de blocs et stylos à bille, c’est religieusement que l’assemblée a suivi les différentes présentations faites entre autres par Maître Patrice Monthe, Me Moteng Guy Olivier, Me Mbah Eric Mbah, Me Ngo Miyococ Anne Yolande (membre du Conseil de l’Ordre).
Une dizaine d’experts ont entretenu la cible sur des modules spécifiques en lien avec la thématique centrale. Droits de l’homme et responsabilité de l’avocat, introduction aux droits de l’homme, mise en œuvre des droits de l’homme dans la pratique juridique et judiciaire…
À en croire certains participants interrogés par votre journal, « nous avons accueilli avec beaucoup de bonheur cette rentrée solennelle qui a permis à ce qu’un certain nombre de notions soient revisitées. Notamment : le droit à un procès équitable, la protection contre la torture et les traitements inhumains, les instruments nationaux, régionaux et internationaux des droits humains, définition, histoire et principes fondamentaux (indivisibilité, universalité), les stratégies pour invoquer les droits de l’homme devant les tribunaux, le conflit potentiel entre les droits de l’homme et le droit interne. C’était génial. C’était pour quelques uns parmi nous comme une sorte de recyclage. Nous disons merci aux organisateurs ».
Et justement, la parole donnée au président d’Avocats sans frontières (ASF) Cameroun, Me Um Patrice, relève que « la rencontre en question a permis d’identifier, de documenter les bonnes pratiques et, dans une perspective critique, de réfléchir à l’implication concrète des avocats dans la mise en œuvre et la promotion du système des droits de l’homme ».
Autre réaction : Me Ngo Miyococ Anne Yolande : « il était également question lors de cette rentrée solennelle de promouvoir une meilleure compréhension et appropriation des principes des droits de l’homme dans le cadre de la mission de défense, de fournir une compréhension des principaux instruments internationaux et nationaux des droits de l’homme. Au travers des exposés thématiques, des discussions interactives, études de cas et simulations pratiques, nous avons eu comme résultats attendus une meilleure compréhension et application des droits de l’homme par les avocats et le plus important un renforcement des compétences pour une défense efficace tenant compte des droits de l’homme ».
Linda Mbiapa Mbenda