Brigitte Soppo Ngalle épouse Tsobgny : « Ce que nous proposons n’est pas une réforme parallèle mais plutôt un complément stratégique, une amplification opérationnelle, une innovation enveloppante qui s’inscrit dans la continuité de l’action publique. Avec un plan d’action en 5 axes, le Cameroun est prêt. Le HCE-C est en mouvement. Les partenaires sont là. Il ne reste qu’à avancer »

La Présidente du Haut Conseil de l’Entreprenant du Cameroun (HCE-C) a ébloui le public hier mardi 16 septembre 2025 au Krystal Palace de Douala lors du lancement officiel des activités du Haut Conseil de l’Entreprenant du Cameroun (HCE-C). La salle réservée pour la circonstance a fait carton plein.
Cadres de la République du Cameroun et hors des frontières nationales, le président du Haut Conseil de l’Entreprenant de la Guinée Conakry, opérateurs économiques, jeunes entrepreneurs, chercheurs, agriculteurs, artisans, musiciens, chauffeurs de mototaxis, restaurateurs de rue, coiffeurs, professionnels des médias, parlementaires et autres invités, ont tenu à être là pour vivre un moment important dans la vie économique du Cameroun. En lançant en effet ses activités, le Haut Conseil de l’Entreprenant du Cameroun (HCE-C) va œuvrer à structurer l’accompagnement des entrepreneurs à travers des partenariats solides.
Dans sa prise de parole, la présidente du HCE-C a déclaré : « je vous remercie pour votre présence à tous pour ce moment fondamental. Ce que nous lançons aujourd’hui ( Ndlr : le 16 septembre 2025), ce n’est pas seulement les activités d’un organisme. Ce que nous lançons est une trajectoire nationale de reconnaissance, de structuration et de souveraineté économiques. Le secteur informel que l’on qualifie souvent de non structuré est en réalité l’un des plus structurants de notre économie. Il représente plus de 90% de notre population active, plus de la moitié de notre PIB et il est porté majoritairement par des femmes. Ce secteur est productif, innovant, solidaire mais il est aussi fiscalement sous exploité, socialement non couvert et institutionnellement marginalisé ».
Le Cameroun en marche
Il serait « injuste de ne pas reconnaître que l’État camerounais agit déjà pour ce secteur à travers le ministère des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat, le ministère des finances via la direction générale des impôts, les collectivités locales, la Caisse nationale de prévoyance sociale. Des efforts sont déployés pour accompagner les artisans, les commerçants, les producteurs, les travailleurs indépendants. Des programmes existent. Des budgets sont ouverts. Des campagnes sont menées. Et c’est précisément parce que l’État est déjà en mouvement que le Haut Conseil de l’Entreprenant du Cameroun a été installé officiellement en mai 2024 avec l’appui du gouvernement et des partenaires techniques », enchaîne Brigitte Soppo Ngalle épouse Tsobgny.
Cette reconnaissance institutionnelle est un signal fort. Elle montre que l’État est prêt à aller plus loin, à innover, à structurer sans exclure. Le statut de l’entreprenant tel que défini par l’Ohada « est au cœur de notre démarche. Il met en lumière toute personne physique exerçant une activité économique individuelle dans le commerce, l’artisanat, l’agriculture ou les services sans registre de commerce, sans créer de société, sans capital minimum et avec une comptabilité allégée. C’est une passerelle entre l’informel et le formel, une reconnaissance sans exclusion, une structuration sans pression. Nous remercions solennellement l’Ohada qui accompagne cette initiative avec clarté et constance. Nous remercions l’État du Cameroun qui nous soutient depuis le départ à travers le Minpmeesa, le Minfi et la Cnps. Ce soutien est précieux et il témoigne d’une volonté politique de transformation inclusive. Nous remercions nos partenaires financiers et techniques. Nous saluons la presse qui joue un rôle essentiel dans la sensibilisation et la valorisation des trajectoires populaires. Ce que nous proposons n’est pas une réforme parallèle mais plutôt un complément stratégique, une amplification opérationnelle, une innovation enveloppante qui s’inscrit dans la continuité de l’action publique », soutient fièrement la présidente du HCE-C fortement acclamée par le public présent.
Ambition et plan d’action
En outre, le HCE-C propose un plan d’action en 5 axes : un diagnostic territorial et institutionnel, un plaidoyer législatif et réglementaire, un déploiement pilote dans 3 régions, une extension nationale et intersectorielle, une valorisation diplomatique et régionale.
« Ce plan est opérationnel, il est inter institutionnel, il est mobilisable dès aujourd’hui (Ndlr : le 16 septembre 2025). Et dans ce contexte de campagne présidentielle où le pays se projette vers une nouvelle étape, nous affirmons que le HCE-C est un outil de consolidation, un levier de mobilisation, un signal de confiance, une confirmation d’une vision partagée envers les millions de Camerounais qui bâtissent chaque jour notre économie et qui souhaitent être plus vus. Le Cameroun est prêt. Le HCE-C est en mouvement. Les partenaires sont là. Il ne reste qu’à avancer », rassure la présidente du Haut Conseil de l’Entreprenant du Cameroun.
Des propos que salue Alfred Dipocko, chef d’entreprise : « à écouter Madame Soppo Ngalle épouse Tsobgny Brigitte, je me sens rassuré. Avant d’arriver ici, j’avais quelques doutes sur le bien fondé d’un tel organisme au regard des actions déjà menées par le Minpmeesa sur le terrain. Mais à présent, je pars de cette cérémonie avec assurance et clairvoyance. Je salue donc cet organisme qui, je l’espère, fera vraiment tout pour le plein épanouissement des acteurs du secteur informel au Cameroun ».
Un avis que partage Dame Mvogo Yvonne, commerçante. Pour elle, « je retiens que l’objectif n’est pas seulement de formaliser, mais de créer un cadre propice à l’épanouissement des Entreprenants, en les intégrant dans les chaînes de valeur locales et nationales. Louable initiative. Maintenant, on jugera le maçon au pied du mur ».
Florida Nana, Stg