Cameroun: 598 cas de meurtres enregistrés en 2023

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C’est ce que révèle un rapport sur la situation des droits de l’homme en 2023 produit d’une synergie d’actions portée par l’Organisation non gouvernementale Un Monde Avenir que pilote Philippe Nanga avec d’autres Organisations de la société civile (Osc) travaillant sur les droits humains, des journalistes et les autres personnes contacts ou ressources sur l’ensemble du territoire national.

Le document indique que sur la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2023, les rédacteurs du rapport ont documenté au moins: 598 cas de meurtres dont 403 dans les régions du Sud-ouest et Nord-ouest, 169 dans l’Extrême-Nord et 26 dans les autres régions. Parmi ces meurtres, on note au moins 335 civils et au moins 134 forces de défense et de sécurité et 95 éléments des groupes armés non gouvernementaux et 35 Boko haram. 209 personnes ont été enlevées dont 161 dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et 25 dans l’Extrême-nord et 48 dans d’autres régions. Ces enlèvements ont été accompagnés de demandes de rançons. 911 cas d’arrestations et détentions arbitraires ont été enregistrés, dont 869 dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest et 42 dans les autres régions, accompagnés des extorsions de fonds aux victimes.

C’est fort de cela qu’il est recommandé aux autorités étatiques de: rendre compte des progrès des enquêtes ouvertes contre des agents de l’Etat suspectés de meurtres sur les civils et en faire connaître les conclusions; Mettre sur pied des mécanismes de dénonciation des abus commis par le personnel pénitentiaire et des pratiques de racket sur les prisonniers; Mettre fin aux trafics et frais divers indûment payés par les visiteurs dans les prisons; Revoir la législation camerounaise en matière du foncier en l’adaptant à l’évolution du temps; Rendre effectivement indépendante la Commission des droits de l’Homme du Cameroun au niveau financier et dans sa latitude à effectuer des visites dans les lieux de détention sur simple information des responsables des lieux; Faciliter l’accès sur le terrain des conflits aux organisations humanitaires.

Il leur est également demandé de renforcer les politiques publiques sur la protection du genre à travers les services déconcentrés étatiques; Vulgariser le mécanisme d’assistance judiciaire pour permettre aux citoyens d’être informés sur les possibilités d’assistance qui existent; Faciliter le déploiement en toute liberté et sécurité des organisations non gouvernementales dans les zones en conflit, en vue de collecter les informations; Libérer toutes les personnes n’ayant commis aucun crime, arrêtées et détenues dans le cadre des crises que connaît le Cameroun (crise anglophone, lutte contre Boko Haram, tensions sociopolitiques post élection présidentielle 2018).

Pour le groupe de travail ayant rédigé le rapport: “il est urgent que les pouvoirs publics mettent sur pied une loi spécifique pour lutter contre le féminicide au Cameroun”.

Linda Mbiapa 

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