Cameroun: Chapeau bas pour les Clubs de paix créés par le REDHAC dans les régions du pays

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Dans le but de professionnaliser et renforcer institutionnellement les approches fonctionnelles des organes mis en place en faveur des processus de paix et de réconciliation nationale au Cameroun, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique centrale (REDHAC) a organisé ce jeudi 21 septembre 2023, une activité en faveur de la paix. Elle s’est déroulée à l’extension du siège dudit Réseau sis à Douala.

Jeudi 21 septembre 2023: jour riche en partage d’expériences, en connaissances. Après des chants qui promeuvent la paix suivis de la prière, place a été à des échanges participatifs où chacun a été amené à définir la notion “Artisan de paix”. Plusieurs mots en sont sortis: amour, pardon, équité, justice, tolérance, vivre ensemble…Grosso Modo: être un artisan de paix c’est dénoncer, briser la culture du silence, a fait savoir Florentine Fandio, coordinatrice nationale du Réseau SCP/PPLM (Douala) entendez Service civile pour la paix/Pain pour le monde; lequel existe depuis 2011 au Cameroun et travaille énormément pour un changement. C’est tout ouïe que les participants venus de Maroua, Bertoua, Baham, Limbé, Yaoundé, Douala et autres régions, écoutent Néhémie Gabriel, Assistant à la Coordination nationale SCP/PPLM, Florentine Fandio, Marcel Mani, Program Manager.

Chaque année, la Journée internationale de la paix est célébrée dans le monde entier le 21 septembre. L’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré cette journée consacrée au  renforcement des idéaux de paix, en observant 24 heures de non-violence et de cessez-le-feu. Jamais  notre monde n’a eu autant besoin de paix. Comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations  Unies António Guterres : « La paix est nécessaire aujourd’hui plus que jamais. La guerre et les  conflits provoquent la dévastation, la pauvreté et la faim et chassent des dizaines de millions de  personnes de leur foyer. Le chaos climatique est omniprésent. Et même les pays pacifiques sont  en proie à des inégalités criantes et à une polarisation politique. » L’année 2023 marque la mi-parcours de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). La célébration de la Journée internationale de la paix en 2023 coïncide avec le Sommet sur les objectifs de développement durable (18 et 19 septembre) afin de marquer l’étape à mi-parcours. 

Focus sur le compte rendu des Clubs de paix dans les régions du Cameroun

Depuis 2019, le REDHAC a inscrit dans son plan d’action un axe supplémentaire relatif à la paix et  la sécurité humaine. Dans cette veine, les membres du Réseau ont mis en œuvre diverses activités, notamment des  dialogues intercommunautaires pour la paix et la réconciliation nationale au Cameroun et en RCA,  la mise en place de clubs de paix au sein des communautés, un plaidoyer pour la mise en place  effective de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). «Nous nous réjouissons des résultats atteints en RCA avec la mise en place de la Commission Vérité, Justice, Réparations et  Réconciliation ainsi que la mise en place d’une Cour Pénale Spéciale chargée de juger les crimes de  guerre et contre l’humanité. Cette année, le REDHAC s’appuie sur les clubs de paix mis en place pour un partage d’expériences  et de bonnes pratiques entre eux et avec d’autres (journalistes, travailleurs sociaux, défenseurs des  Droits Humains, etc.) », contextualise Marcel Mani, Program Manager.

En effet, l’atelier de ce jour a mis en lumière les activités menées par les responsables des Clubs de paix mis en place depuis plusieurs années par le REDHAC et venus de Baham, Limbe, Maroua, Bertoua, Bafoussam rural, Bamenda, etc. A Baham, par exemple, le Club de paix a, entre autres, organisé un atelier de production des engrais biologiques via la formation des femmes; question de lutter contre les conséquences de l’usage des engrais chimiques, de promouvoir l’entrepreneuriat, d’œuvrer pour la protection de l’environnement. Ce club dynamique a élaboré un mini projet sur la culture des pommes avec un budget de 30 000, la finalité étant d’animer le groupe, d’encourager les uns et les autres de ne pas se décourager. 

A Bafoussam, le club de paix a: autonomisé plusieurs déplacés internes; construit des forages pour cette couche de la population; créé de petits clubs de paix; fait des transferts monétaires aux populations vulnérables leur permettant de faire de petites activités commerciales génératrices de revenus…À Maroua, le club de paix fabrique les savons liquides, les charbons écologiques à base des feuilles mortes pour protéger l’environnement, forme aussi les femmes aux métiers comme la couture. 

Dans l’ensemble, c’est aussi ça promouvoir la paix. Louables initiatives qui poussent au respect des responsables de ces différents clubs. Ils ont eu droit à des salves d’applaudissements bien mérités.

Réactions des participants

«Cette rencontre est intéressante et j’en tire des leçons. La première est que lorsque nous sommes dans une situation d’injustice et que l’on se sent impuissant, on fait appel à des associations, des réseaux, des syndicats, etc. En général, la meilleure stratégie est d’aller ensemble. J’apprends que je ne dois plus me taire quand ça ne va pas. Je prends courage et je pose mon problème. C’est aussi cela être un artisan de paix. Et surtout pas de façon violente», lance Anibel Yvel Pokam, club de paix de Baham.

Christian Nzinguet de l’Ong Un Monde Avenir s’exclame: «je suis impressionné car les intervenants ont utilisé une approche participative et interactive basée sur les expériences de  terrain, les bonnes pratiques et des études de cas afin de fournir aux autres participants une  connaissance pratique des défis liés aux crises sociopolitiques et sécuritaires que traverse le  Cameroun, ainsi que des pistes de solutions pour la prévention et la résolution des crises». 

L’Activité présidée par Me Alice Nkom, la Co-PCA du REDHAC a vu la participation des responsables des clubs de paix, des  organisations de la société civile, des travailleurs sociaux, des autorités religieuses et traditionnelles, des médias. Aicha Boukar du Club de paix de Maroua se réjouit d’y prendre part «car le combat pour la promotion de la paix au Cameroun, concerne tout le monde et c’est ensemble, au quotidien, un pas après un autre, que nous y parviendrons».

Me Alice Nkom: « la paix c’est le bien commun que nous avons en partage, mais il y a toujours des têtus qui mettent des couteaux sur le voile de la paix. Et il y a des artisans comme vous, qui continuent à travailler pour la paix. Je suis très heureuse de vous recevoir ici en lieu et place de Mme la Directrice Exécutive qui est en train de nous représenter ailleurs et certainement avec succès. Vive la paix!»

Linda Mbiapa

 

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