Déficience auditive : des parents à l’école du langage des signes

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Samedi 22 février 2025, le siège du Codas Caritas Douala a servi de cadre à un atelier de formation des parents des apprenants en langues signes.

Organisé par l’association L’œil et la main avec l’encadrement technique du Centre d’alphabétisation fonctionnel pour déficients auditifs (CAFDA), l’atelier est bien accueilli par les parents des déficients auditifs.

Flora Makamte Kengne : « j’avais de la peine à accepter que mon enfant souffre de la déficience auditive. Et quand je m’y suis faite, venait le problème de communication avec lui. Avec cette formation, vraiment je suis convaincue de remédier à tous mes problèmes. J’ai appris comment signer en langues de signes. J’ai pris connaissance de l’alphabet des signes. Je sais maintenant comment compter de 1 à 50 en langues des signes. Je peux vous assurer qu’à ma maison, mon enfant et moi, pourrons désormais mieux communiquer et nous comprendre. Merci infiniment pour cette initiative ».

Hortense Mossi va dans le même sens : « aujourd’hui je connais les sept jours de la semaine en langues des signes, les douze mois de l’année. Je peux dire bonjour, au-revoir, s’il te plaît, de rien, oui, non, merci, pardon, ça va ? À demain, bon appétit, bravo…en langues de signes. Ça c’est un bon début. Je suis comblée en tant que parent d’être présente à cette formation »

La surdité (sourds, malentendants, devenus sourds…) se définit comme étant la perte partielle ou totale de l’audition. Aussi, l’insertion des personnes sourdes dans le monde professionnel et social n’a pas pour seul obstacle les difficultés qu’elles rencontrent pour communiquer avec les entendants. Le plus souvent, elle résulte d’une connaissance insuffisante de la surdité par leur entourage. Il existe manifestement certaines idées reçues sur ce qu’est la surdité, l’apport des appareils auditifs, l’utilisation de l’oral et de la langue des signes, la lecture sur les lèvres. La surdité dérange parfois car les personnes entendantes, confrontées à leur propre incapacité à communiquer avec une personne sourde, peuvent se sentir handicapées.

C’est pour changer de paradigme que Dimitri Fokou, éducateur spécialiste au Centre d’alphabétisation fonctionnel pour déficients auditifs (CAFDA) va lancer : « Le Centre est situé à Bilongue dans Douala 3. Il est question pour nous d’enseigner les langues des signes aux parents des enfants sourds et à tous les citoyens. Il faut que les gens comprennent la nécessité de communiquer avec la cible. Nous avons constaté que des parents ayant des enfants sourds n’arrivent pas à communiquer et quand ils viennent au CAFDA, surtout pour les familles monoparentales, les enfants sont délaissés, abandonnés. La charge difficile retombe sur les enseignants. C’est la raison qui justifie la formation initiée qui vise à vulgariser le langage des sourds. Notre objectif est que même en route, en face d’un sourd que toute personne puisse échanger avec lui, question de faciliter l’inclusion sociale des sourds. Ces derniers sont trop isolés dans la société. Pourtant, la surdité n’est pas une fatalité ».

Cet atelier de formation des parents des apprenants en langues des signes s’inscrit dans le projet d’insertion socioprofessionnelle des jeunes déficients auditifs de la Commune de Douala 3e à travers l’alphabétisation.

« Nous avons commencé avec la formation le 15 février. Laquelle s’est poursuivie samedi 22 février 2025 et on aura une autre session le 1er mars prochain. Il est question que le parent comprenne l’importance de la langue des signes. La sensibilisation est donc très importante. Par ailleurs, le projet est financé par la banque mondiale dans le cadre du projet de développement des villes inclusives et résilientes PDVID en partenariat avec le MINHDU sous le contrôle financier de l’ONG PLAN CAMEROUN. Le 15 février, l’ouverture de la formation a été faite en présence du représentant du maire de Douala 3e. Et le 22 février, nous avons eu la présence de Madame Mfegeu Foe Marie, cadre à la délégation départementale des affaires sociales du Wouri représentant le délégué. »

Linda Mbenda

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