Massif forestier d’Ebo: les forces vives engagées dans le développement voulu par le Chef de l’Etat

0
186

Les chefs des Cantons Lognanga, Ndickbiakat et autres forces vives, parties intégrantes du décret du premier ministre, chef du Gouvernement avec l’onction du président de la République, ont entamé dès lundi 31 juillet 2023 des campagnes de sensibilisation et d’information auprès des communautés, sur le repeuplement du massif forestier d’Ebo’o. LA SIRENE INFOS revient de l’arrondissement de Yingui.

La pluie qui s’est abattue dans l’arrondissement de Yingui, département du Nkam, région du Littoral n’a pas empêché les populations venues massivement des autres régions du Cameroun à se rendre dans les Cantons Ndockbiakat et Lognanga; lesquels sont situés à plus de 50 km après Pouma. Le fait pour elles d’avoir bravé le climat pluvieux, la route en piteux état, d’avoir visité plusieurs cantons des heures durant et surtout d’avoir posé de nombreuses questions aux chefs des Cantons, aux élites, ont montré cette soif de regagner leurs terres, de remercier le chef de l’Etat et surtout de fermer le clapet des fauteurs de divisions stériles. 

Les chefs des Cantons Ndockbiakat et Lognanga, respectivement, leurs majestés Gaston Dipita et Jean Paul Singha, ainsi que les forces vives riveraines de la forêt d’Ebo, ont longuement échangé avec les riverains. Il s’est agi d’une séance d’information, de sensibilisation et de mobilisation en vue d’un retour au terroir. L’occasion étant donnée de présenter certaines actions en cours et surtout d’expliquer le bien fondé du décret numéro 2023/01630/PM du 27 avril 2023 portant classement au domaine privé de l’Etat d’une portion de forêt de 68 385 hectares constitués en Unité forestière d’aménagement (UFA) 07 006. Lequel décret consacre le retour des populations Banen dans leurs terres ancestrales. 

Non aux divisions. Oui pour le développement des villages

Selon l’Honorable Député du Nkam, Moth Samuel Dieudonné: «je salue la cohésion de tous. Ce que nous voulons c’est essentiellement avant tout, les routes. Ce qui nous a fondamentalement manqué dans cet arrondissement depuis des lustres, ce sont les routes. Nous devons mettre toute notre énergie pour cela. J’ai déjà 60 ans et plus. Mon combat est de faire en sorte que nos enfants qui vivent à Douala, Yaoundé et autres, puissent venir dans leurs villages». Relativement à ceux qui, au lieu de se réjouir du Décret Numéro 2023/01630/PM du 27 avril 2023 portant classement au domaine privé de l’Etat d’une portion de forêt de 68 385 hectares en Unité forestière d’aménagement dénommée UFA 07 006 (permettant ainsi le retour dans leur terroir, plus de 60 ans après, des populations Banen) manifestent leur mécontentement dans les réseaux sociaux et dans certains média, alors qu’ils ne sont pas domiciliés dans leurs villages, où était votre reporter, il est demandé aux hommes et femmes de média de relayer la bonne information, d’aider dans l’atteinte des objectifs (pour le bien du peuple Banen) des vraies élites qui travaillent sur le terrain.

«La vie nous apprend qu’il ne faut pas désespérer de la vie. En trois ans, on a fabriqué des stars à Ebo. Vous, média, aidez-nous, s’il vous plaît à donner la bonne information, à éclairer même la lanterne de ceux qui ne veulent pas qu’on avance et qui viennent vers vous se plaindre. Si vous le faites, ce sera une énorme contribution et un grand service», exhortent des élites et forces vives».

En rappel, le 17 juin 2023, les fils et filles Banen ont organisé un meeting de remerciements au président de la République, Son Excellence Paul Biya. A l’unanimité, les populations Banen ont témoigné leur gratitude au chef de l’Etat pour la signature de son récent décret autorisant leur retour sur leurs terres ancestrales, dans la forêt d’Ebo, située dans l’arrondissement de Yingui, département du Nkam, qu’elles avaient été contraintes de quitter dans les années 1960, pour cause de pacification de cette partie du pays, victime des affres du maquis à l’époque. Aujourd’hui, il est davantage question de sensibiliser les peuples sur les enjeux autour de cette forêt.

Linda Mbiapa de retour de Yingui

Réactions

Sa Majesté Maître Jean Paul Singha, chef supérieur du Canton Lognanga

«J’ai, avec ce décret, reconquis les terres de nos aïeux…De voir des gens aller se plaindre dans les médias, je trouve cela extraordinaire»

La rencontre qui nous réunit à Lognanga n’est pas l’événement d’une personne. L’événement c’est le décret présidentiel. C’est de lire avec vous ce décret et vous l’expliquer. Les gens qui ne veulent pas lire ce décret, organisent le deuil. Ce décret est un événement heureux. Certains vivent dans des zones de confort à Douala et ailleurs et quand on parle de route, ça devient factice. Il ne suffit de dire qu’on est Lognanga…il est davantage question de venir ici au village, venir sur le terrain. On ne choisit pas un métier. C’est Dieu qui nous choisit pour exercer un métier. Il a voulu que je sois avocat et porté sur l’humanisme: rechercher le bien du prochain. Le décret est une fête pour nous indikbiakat. Nous sommes 13 chefs. Si environ 2 sont contre l’UFA. Voyez ce que cela veut dire. On ne gère pas une famille sur la toile ou à la télévision. Si vous avez un problème, saisissez-nous par écrit. J’ai, avec ce décret, reconquis les terres de nos aïeux. Ce décret dépasse le titre foncier et permet à chacun de s’installer ici chez lui. Si quelqu’un a des soucis, il faut être sage. Vous vous installez d’abord et après suivra une autre manche à jouer. De voir des gens aller se plaindre dans les médias, je trouve cela extraordinaire.

Sa Majesté Dipita Gaston, chef supérieur du Canton Ndockbiakat

«Un chef est le flambeau de son village. Les murmures, on ne prend pas en considération et on continue notre travail»

Je n’ai jamais vu que les jeunes vont à la télévision pour insulter un député. Les journalistes, aidez-nous dans la sensibilisation, dans les conseils. Ceux qui passent à la télévision pour insulter les chefs sans raison, il faut qu’ils sachent que les chefs sont là pour protéger leurs communautés. Le décret est à saluer. Un chef est le flambeau de son village. Les murmures, on ne prend pas en considération et on continue notre travail.  Il faut noter que cette phase d’information et de sensibilisation sur le terrain qui va se poursuivre dans diverses autres localités qui abritent des regroupements importants de la communauté Banen, a été  amorcée il y a quelques semaines à Douala. Ainsi, les étapes de Mboppi 1, Mboppi 2, Pk 11, Pk 14, Pk 21, Mangoule, Tonde, ont déjà été menées. Ces premières étapes ont permis de lever de nombreux doutes qui subsistaient encore dans les esprits quant aux véritables enjeux du classement de la forêt d’Ebo en UFA et à l’effectivité du retour des Banen dans leurs villages d’origine, consacré par le décret du 27 avril 2023.

Muyenga, président du Comité national de développement

«Nous devons nous mobiliser pour organiser le retour des populations dans leurs villages d’origine»

Nous sommes fiers. Le débat est clos. Pour quoi que ce soit, concernant le développement, appelez-moi. Nous ne laisserons pas les grillons nous empêcher de dormir. Fermez vos oreilles. En cas de problèmes, appelez le sapeur pompier  que je suis. Maudit soit celui qui cause le mal dans le canton. Nous devons nous mobiliser pour organiser le retour de tout le monde dans leurs villages d’origine. Et ce retour ne sera possible que si certaines infrastructures de base, notamment les routes, y sont faites.

Jean Titil, conseiller municipal de la commune de Yingui et cultivateur domicilié à Ebodi

« Nous attendons la construction de la route, la création des centres médicaux»

Nous espérons que ce qui est fait en ce moment pour le retour dans les terroirs des Banen va permettre  la construction de la route, la création des centres médicaux, des foyers communautaires. Et va aussi permettre que nos enfants fréquentent car il y a, par exemple, ici une école publique mais les enseignants ont fui à cause de la route. Nous exhortons ceux qui œuvrent au nom des populations de vraiment veiller à cela.

Propos recueillis par L.M. à Ndockbiakat

Publié aussi dans le journal L’ÉQUATION

 

Leave a reply