Ouest Cameroun : Clap de fin du 2e Congrès international de la femme Africaine

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Le Congrès International de la Femme Africaine dit CIFA n’a pas posé de lapin à la population de l’Ouest et à la communauté panafricaine. Un rendez-vous pris l’année dernière à la fin de la deuxième édition qui a bien et bel été honorée du 29 au 31 juillet 2024 du côté de l’Ouest Cameroun.

Depuis trois ans déjà, l’association HER IMPACT organise le Congrès International de la femme Africaine afin de commémorer la journée internationale de la femme africaine et mettre ensemble les femmes panafricaines pour qu’elles puissent réfléchir et bâtir leur destin commun. Cette année qui marquait la 3èeme édition de cette évènement annuel. Les activités se sont tenues du 29 au 31 juillet dans les villes et villages de Dschang, Bafoussam et Foréké.

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La première activité s’est tenue le 29 juillet à la chefferie supérieure Foréke Dschang. Il s’agissait d’une causerie éducative avec le Chef supérieur Foreke Dr Sa Majesté DJOUMESSI Mathias III Wamba Edmond. Cette causerie éducative avait pour but d’informer et de renseigner l’équipe projet CIFA et d’autres acteurs communautaires sur la place qu’occupe le leadership féminin dans le sens de la culture africaine plus précisément celle du Cameroun cas de la tradition chez les Grass Fields. Pendant 2h de discussion, SM DJOUMESSI Principal intervenant a démontré que les cultures africaines ne sont pas en réalité un frein ou une entrave au leadership des femmes.

Autour de la thématique : « Développer le leadership féminin en contexte africain, Réalité ou Utopie ? » Sa Majesté a été très clair, les femmes ont toutes les capacités nécessaires de diriger et d’être de bons leaders. Le colonialisme et le contrat social ont relayé la femme africaine au second plan et pendant longtemps on a cru que cela fait partie de notre culture. Nous voulons des femmes éduquées, sérieuses, mature, ambitieuses qui savent jouer leur rôle aussi bien dans leurs familles que dans la société. Les hommes seuls ne peuvent pas tout construire il faut impliquer les femmes afin que le développement soit inclusif et durable. La tradition évolue dans ce sens en donnant des responsabilités à la femme d’ailleurs a la Chefferie Foreke, il existe un carré de femme conseillère du Chef appelées les Maffo’o. Celles-ci participent amplement au processus de prise de décision.

Mieux encore dans le groupement Foreke, il existe une femme Chef de Quartier ce qui signifie que ni la tradition ni la culture n’empêche à la femme de prendre les devants de la scène. La femme peut être chef de quartier, cher de village, chef de groupement, chef de terre, pourquoi pas s’impliquer en politique pour atteindre les hautes sphères de décision ? Cette question du chef qui a transmis un message profond à l’assistance.

La suite des échanges a permis aux participants de mieux comprendre la réalité sur le terrain, les femmes ont la possibilité d’être des grands leaders sauf que l’environnement n’est pas encore très propice pour une expression du leadership féminin libre et prospère il faut encore batailler pour obtenir ce droit au près des autres.

La séance s’est terminée sur des recommandations réciproques pour l’avenir du leadership féminin en contexte africain.

La deuxième journée s’est tenue au Centre de Promotion de la Femme et de la Famille de Bafoussam le 30 juillet 2024 sous le regard admiratif de Madame le Délégué départemental de la promotion de la femme et de la famille de la MIFI. Il s’agissait d’une formation de renforcement de capacité et de partage d’expérience de 30 femmes et jeunes sur le leadership d’impact, la participation citoyenne et le développement de carrière. Cette activité a permis de lancer officiellement le projet Impact your community qui vise à forme des leaders en zone rural afin que ceux-ci puissent mener des micro-projets d’impact dans leur différente communauté et quartier respectifs afin que le message d’impact arrive jusqu’aux oreille des personnes vivants en zone rurale dans l’arrière-pays.

Réactions

A la fin de cet atelier de formation, une participante a été interrogée. Elisabeth JOUNKOU, Leader communautaire réagit : « Je suis très contente d’avoir participer à cette formation de renforcement des capacités des leaders communautaires à travers le projet impact your community dans le cadre du Congrès international de la femme africaine. Je tiens déjà à me féliciter d’avoir été sélectionnée parce que pour être ici nous sommes passés par un processus de sélection très rude et à la fin de cette première phase de formation je suis satisfaite et je sors grandie. Les formateurs m’ont beaucoup appris et m’ont permis de me voir autrement. Je tiens à saluer une personne particulière, l’honorable Adeline Marie TSOPGNI qui à son jeune âge organise déjà d’aussi grandes activités. C’est une source d’inspiration qui impacte sa communauté et le Cameroun tout entier. Je m’inspire d’elle pour devenir une femme d’impact et je serais à la cérémonie de clôture des activités de cette édition qui auront lieux à Dschang au Musée des civilisation ».

Pour sa part, Jackson le roi MAGBOU formateur et membre de l’organisation s’est exprimé en disant : « Le CIFA c’est une plateforme d’échange, de formation, de négociation pour l’avenir du continent africain. C’est ici qu’on formera les grands leaders femmes et hommes afin que chacun puisse comprendre les enjeux du développement participatif et inclusif. Je suis très optimiste à la fin de cette formation parce que j’ai vu des femmes et des jeunes engagés à impacter positivement leur communauté. Si on a plus de jeunes qui créent de l’impact local et communautaire, cette chaine créera un mouvement d’impact au niveau National ».

Cérémonie de célébration de la JIFA 62

Grace à une sondage effectué en 2022 à Dschang et environ, la CDA (Cameroun debate Association) a constaté que la journée internationale de la femme africaine n’est pas connue. En effet sur 5 personnes interrogées au moins 4 n’ont jamais entendu parler de la journée internationale de la femme Africaine (31 juillet). Plusieurs se souviennent du 8 mars mais pas du 31 juillet. La CDA par son mouvement HER IMPACT s’est engagée à porter haut cette journée afin de célébrer la femme africaine dans sa spécificité et dans son contexte culturel. Le 31 juillet au musée des civilisations s’est tenue la clôture de la 3eme édition du Congres International de la Femme Africaine autour du thème : femme africaine entre traditions et modernisme.

Cette célébration a permis d’écouter les déclarations des associations partenaires sur la question de la place de la femme dans la société dans le contexte actuel. Après le passage plus de 10 organisations à l’instar de LOLA Leadership fondation, INFOPRO, FORAM, Ladies Club for Leadership, Fondation Jean Felicien Gatcha, ASEL, Better Life Community, V-AFRENA, Parlement jeune, Afriland first Bank, le constant était le même, les femmes ont la capacité de faire de grandes choses, il suffit de les accompagner. Chacune de cette organisation et autres ont pris la responsabilité et l’engagement de véhiculer le message pour la promotion du leadership féminin et pour le développement participatif.

Pendant cette clôture, de nombreux talents ont été exprimés notamment la compétence exceptionnelle des enfants de l’école de vacances utile de la vitrine des artisans de la Menoua. Des enfants qui chantent l’hymne des femmes, l’hymne de la jeunesse du Cameroun avec amour et passion. Ils maitrisent toutes les paroles sans difficultés ces enfants ont prouvé leur potentiel en matière d’art et de culture.

Le jeune Osiris agé de 7 ans seulement sait compter en sa langue maternelle, la langue Yemba de 1 à 1000. Il sait chanter l’hymne national du Cameroun, le Chant de ralliement en cette langue et peut l’enseigner à ses petits frères. Ils sont au nombre de 15 âgés de 1 à 9 et reçoivent des formations de musique, langue & culture, art martiaux, art culinaire et autres chaque jour ouvrable grâce au génie de l’honorable jeune MBE DONFACK dit le repère et promoteur de la vitrine des artisans qui porte une très grande ambition, celle de construire une école maternelle et primaire intègre d’apprentissage artisanal et entrepreneurial.

A la fin de cet évènement grandiose qui a pu impacter directement plus de 400 personnes dont 280 Femmes et 120 hommes, la promotrice du CIFA président de HER IMPACT Hon Adeline Marie TSOPGNI exprime sa gratitude :

« A la fin de cette 3eme édition, je suis particulièrement motivée à continuer le combat de l’égalité des chances femme-homme en tenant en compte le contexte dans lequel on se trouve. Je pense que jusqu’aujourd’hui on a des difficultés à voir éclore le leadership des femmes parce que les méthodes pour atteindre l’objectif 5 des ODD ne sont pas toujours adaptées à notre contexte. C’est pour cette raison que nous avons placé le CIFA comme un évènement culturel qui vise à promouvoir le leadership des femmes à travers la culture. Nous sommes allés vers les leaders traditionnels pour apprendre et pour que notre message vienne de là. Nous avons été soutenus et nous avons continuer par la formation des femmes et nous clôturons par une célébration pendant laquelle des réflexions ont été faites puis des résolutions prises. Nous sommes prêts et il faut le dire le CIFA ne s’arrête pas là, nous allons continuer le plaidoyer pour la refondation du discours autour des cultures et traditions afin que celui-ci soit désormais en faveur de la justice et l’équité pour le développement participatif et inclusif. Pour que le leadership féminin ait la voie pour s’exprimer et faire ses preuves.»

Pour l’édition prochaine, elle lance: « Le CIFA 2025 a l’ambition d’avoir une portée nationale. Nous sommes parties de Dschang et nous évoluons progressivement. Nous organiserons une de nos activités à Yaoundé et l’année qui suivra se sera dans un autre pays d’Afrique c’est de cette façon que nous comptons évoluer. Comme on dit faites de grandes choses commencez petits s’il le faut. »

Correspondance particulière

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