Présidence de la République du Cameroun : dépôt d’une pétition citoyenne pour la réforme du système électoral
COMMUNIQUE DE PRESSE.
Dépôt à la présidence de la République de la pétition citoyenne pour la reforme du système électoral
Le 14 février 2024, plusieurs organisations de la société civile ont, sous l’impulsion de l’ONG Un Monde avenir, lancé une pétition intitulée :
« Sauvons le Cameroun !!!!!
Sécurisons les prochaines élections
Exigeons une reforme avant les élections ».
Les organisations de la société civile porteuses de cette initiative se fondent sur ce qui suit:
– Depuis la réouverture du Cameroun au multipartisme avec les premières élections en 1992, toutes les élections organisées jusqu’ici se sont soldées par des violences graves entrainant des morts d’hommes.
– En 2012, l’Assemblée Nationale du Cameroun avait voté la loi n°2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral.
– Cette loi a été adoptée dans une atmosphère de vive contestation avec d’une part, les organisations de la société civile et des partis politiques de l’opposition qui organisaient des manifestations y compris des marches pacifiques devant l’hémicycle et, d’autre part, la sortie de tous les députés de l’opposition lors de la plénière d’adoption de cette loi, en signe de désapprobation non seulement de la démarche mais surtout du contenu du document présenté.
– De fait, le code électoral actuel y compris les aspects constitutionnels relatifs aux élections, comporte plusieurs éléments conflictogènes et/ou qui violent les principes démocratiques. Il s’agit, entre autres, de la répartition inéquitable des sièges qui affecte le vote égalitaire, la désignation non consensuelle de l’autorité et le juge électoraux par le président de la république; l’achat des voix par le marchandage des bulletins de vote; la non maitrise du fichier électoral par l’ensemble des concurrents politiques; la primauté d’un procès-verbal sur les autres; la déresponsabilisation de l’autorité électorale qui perd le contrôle du processus après l’étape communale; la duplication du mode de désignation des vainqueurs (proportionnelle et majorité) aux élections locales; l’interdiction faite à lorgane de gestion électorale de publier les resultats provisoires; la quasi-impossibilité d’un contentieux électoral effectif aux legislatives et la presidentielle faute d’existence de résultats officiels provisoires; etc…
– Les Organisations de la société civile relèvent que, la nécessité de revoir la loi électorale fait partie des recommandations fortes du groupe de travail du conseil des droits de l’homme des Nations-Unies pour l’examen périodique universel.
– La matérialisation des imperfections du cadre juridique électoral a été mise en évidence lors de la dernière élection présidentielle en 2018. La proclamation des résultats de cette élection a été suivie de vives contestations et des violences ayant conduit à des morts d’homme et plus d’un millier d’arrestations.
La conduite de l’opération de signature.
L’initiative coordonnée par Un Monde Avenir a réuni 15 organisations avec un point focal dans chaque région. Le déploiement s’est fait au niveau national et international en numérique, via l’application Change.org et en physique à travers les animateurs de proximité mobilisés sur le terrain pour obtenir les signatures des personnes sans possibilité de signer en ligne. Une campagne de communication a soutenu l’opération à travers des tableaux numériques et des vidéos.
Les organisations porteuses de l’initiative voulue citoyenne et non partisane se félicitent de la participation à la campagne de communication de plusieurs leaders d’opinion, d’universitaires ainsi que des artistes comédiens. L’initiative a aussi reçu le soutien de l’évêque métropolitain Samuel Kleda
Dépôt des signatures
Le 07 Mars 2024, une pile de documents comportant la pétition et 5053 signataires a été envoyée au Président de la République via l’agence DHL. La compilation des documents a bien été reçue à la présidence comme l’atteste le reçu ci-dessous.
L’attente.
L’attachement pour le Cameroun nous commande où que nous soyons, d’œuvrer pour des élections sécurisées c’est-à-dire des élections encadrées par des lois consensuelles et dépouillées d’aspects pouvant servir de prétexte à l’ouverture de conflits.
Au-delà de l’objectif de 4000 signatures, le nombre de 5053 signatures obtenues en un laps de temps si court témoigne de ce que les citoyens Camerounais attendent du Président de la République, qu’il prenne sa responsabilité en tant que garant de la paix sociale, en engageant des reformes consensuelles du cadre juridique et institutionnel pour des élections crédibles. Nous n’avons pas intérêt, dans l’état actuel des souffrances du peuple à ouvrir un nouveau front de crise post-électorale.