Stéphane Nke Ndjana : « A tous ceux qui ont l’intention de faire du Bois des Singes un no man’s land, vous allez nous croiser sur votre chemin. Vous n’êtes pas une république dans une République »

Le sous-préfet de Douala 2 a entrepris depuis lundi 16 septembre 2024 une tournée de sensibilisation dans les quartiers de l’arrondissement de Douala 2. La séance de ce mardi 24 septembre 2024 a conduit Stéphane Nke Ndjana et sa suite dans la localité de Bois des Singes.

C’est une foule dense avec en majorité les élèves, qui a accueilli le sous-préfet avec à ses côtés l’Honorable Halimatou Mahamouda Epse NJONKOU Sénatrice suppléante, Honorable Pongoh Emmanuel, le 3e Adjoint au Maire de Douala 2, Joseph Ekwe Ngangue représentant Maître Denise Fampou, les forces de maintien de l’ordre, Madame le délégué d’arrondissement de la jeunesse et de l’éducation civique.

Passé le cérémonial de bienvenue, et devant les élites traditionnelles, les chefs de blocs, le chef de quartier a pris la parole.

Sa Majesté Mbilla Mbilla Claude Patient, Chef de quartier Koweït Bois de Singe III a clamé : « la localité qui a l’honneur de vous accueillir ce jour est un ensemble de quartiers ayant une population cosmopolite dans sa complexité et diversité linguistiques, sociales et culturelles. Nous tenons à vous faire part d’un souci grandissant de l’insécurité dans notre localité. Nous avons chacun mis sur pied dans son quartier un comité de vigilance. Les membres de ces comités font de leur mieux surtout en cette saison pluvieuse. Ils se sacrifient pour veiller sur les populations. Malheureusement, parfois celles-ci ne collaborent pas. Nous sommes à l’écoute de vos instructions monsieur le sous-préfet».

Un cri de cœur qui ébranle. Dans son propos, l’administrateur civil principal, le chef terres va soutenir : « avant toute chose, je voudrais remercier le chef de Bois des Singes III qui est la chefferie qui nous reçoit ici aujourd’hui. Je remercie tous les chefs qui ont contribué à rendre cette cérémonie possible. Mes remerciements également à l’endroit des populations qui se sont regroupées ici pour écouter le message que nous avons à transmettre ».

Stéphane Nke Ndjana, le sous-préfet de Douala 2 enchaîne : « Majesté vous avez posé des préoccupations d’ordre sécuritaire. Hier les brigands ont anticipé sur notre descente du jour. Seulement hier nous avons pu constater le laxisme des populations. J’ai pu également me rendre compte que dans ce quartier, personne ne respecte personne. Personne ne respecte rien. Les petits enfants sont passés devant vous hier pour semer le trouble, mais personne n’a réagi. Je voudrais vous dire que si vous continuez à être complices de ces malfaiteurs, n’allez pas croire que les victimes seront les enfants des autres. Les victimes c’est vous-mêmes. Les gens ne peuvent pas arriver dans un quartier pour semer la terreur et tout le monde les regarde. Personne ne dénonce. »

D’un ton ferme, le sous-préfet s’adresse aux populations et leurs chefs : « je suis venu vous demander de prendre vos responsabilités. La sécurité est une affaire individuelle et personnelle. Les forces de maintien de l’ordre font déjà le nécessaire pour vous accompagner malgré les difficultés d’accès au quartier. Les difficultés que vous-mêmes vous contribuez à entretenir. Vous les populations, vous ne nous aidez pas. J’ai pu faire l’expérience moi-même hier soir. Je voudrais vous dire : à tous ceux qui ont l’intention de faire du Bois des Singes un no man’s land, vous allez nous croiser sur votre chemin. Vous n’êtes pas une république dans une République. Ça ne va pas se passer comme ça. Le prétendu carrefour « Mille problèmes », les débits de boissons qui s’y trouvent, apprêtez-vous déjà parce que vous risquerez passer les fêtes de fin d’année, fermés. Vous avez choisi de transformer Bois des Singes en un endroit où il règne seulement le chaos et la loi du plus fort. Ça ne va pas continuer comme ça. Vous êtes prévenus. Le message est clair. Faites votre part. Les forces de maintien de l’ordre et moi-même, feront notre part. Si vous ne faites pas votre part, il nous sera difficile de venir à bout de ces brigands ».

L.M.