Univers carcéral et traitement des détenus au Cameroun : À l’école des Règles Nelson Mandela

« Personne ne peut prétendre connaître vraiment une nation, à moins d’avoir vu l’intérieur de ses prisons. Une nation ne doit pas être jugée selon la manière dont elle traite ses citoyens les plus éminents, mais ses citoyens les plus faibles », dixit Nelson Mandela.
C’est quoi les Règles Nelson Mandela ?
Sur le site des Nations Unies, nous lisons que Nelson Mandela a passé 27 ans en prison au fil de sa lutte. Tout au long de sa vie, il a plaidé pour un traitement juste et humain de tous, y compris des prisonniers. En décembre 2015, à l’issue d’un processus de révision de plus de cinq ans, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté à l’unanimité l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus. Elle a également approuvé que ces règles soient connues sous le nom de « Règles Nelson Mandela » afin d’honorer l’héritage du défunt président sud-africain.
L’Assemblée générale a également décidé d’étendre le champ d’application de la Journée internationale Nelson Mandela afin de promouvoir des conditions d’incarcération humaines, de sensibiliser au fait que les prisonniers font partie intégrante de la société et de valoriser le travail du personnel pénitentiaire en tant que service social d’une importance particulière.
En tant que gardien des Règles Nelson Mandela, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime entreprend chaque année une campagne mondiale de sensibilisation sur le thème de la prise en compte des personnes emprisonnées.
De son côté, l’Association Droits et Paix ; ECPM (Ensemble contre la peine de mort) en partenariat avec le Racopem (Réseau des Avocats camerounais contre la peine de mort) poursuivent la sensibilisation en la matière. C’est d’ailleurs ce qui explique le choix du module de formation sur les règles Nelson Mandela. Un sujet largement abordé vendredi 31 janvier 2025 à Douala au cours d’un atelier de formation des enquêteurs sur les méthodes et techniques de collecte des données sur la peine de mort en milieu carcéral : des enquêteurs.
Venus des dix régions du Cameroun, des avocats abolitionnistes et des acteurs autres engagés sur les questions des droits humains et d’actions en faveur de la paix ont pris un réel plaisir à apprendre. C’est la tête pleine de connaissances qu’ils sont quitté le lieu de formation avec en main des guides et fiches comme outils nécessaires pour le travail qu’ils sont appelés à mener sur le terrain.
Rappelons que selon Maître Toko Nestor, l’Association Droit et Paix est une organisation de la société civile camerounaise qui a fait de l’abolition de la peine de mort son cheval de bataille. Depuis 2010, et avec l’appui des partenaires comme la Francophonie, l’union européenne, la Coalition mondiale contre la peine de mort et Ensemble contre la Peine de Mort, elle mène un plaidoyer en faveur de l’abolition de la peine de mort au Cameroun.
Linda Mbenda