DE L’URGENCE DE PUBLIER LES CRITERES ET/OU CONDITIONS D’ADMINSSIBILITE AUX EXAMENS OFFICIELS AU CAMEROUN

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” Depuis le début de l’année scolaire en cours (2024-2025) des informations circulent avec persistance sur les critères de délibération et/ou de non-délibération désormais applicables aux examens officiels. Ces informations bien que rumorales ou officieuses du fait de l’absence d’une note officielle signée par les responsables en charge de l’organisation des examens (DECC et OBC) à qui la paternité de la décision est imputée, nécessite notre attention.

En effet, ces informations circulent jusque dans les fora professionnelles, et parfois relayées par les enseignants et les responsables éducatifs à divers niveaux, ce qui leur confère une certaine crédibilité, voire une crédibilité certaine. Tenant compte de ce qui s’est passé au baccalauréat enseignement général en 2024 ; l’absence de délibération et l’admission avec au moins 10/20, et en l’absence d’un démenti formel des autorités compétentes, nous postulons que ces informations seraient fondées. Elles stipulent entre autres que désormais pour être admis aux examens organisés par la DECC et l’OBC :

Il n’y aura plus de délibération, ce qui voudrait dire qu’il faudra avoir au moins 10/20 comme moyenne générale,

Valider distinctement toutes les matières du premier groupe avec un minimum de 10/20 aux examens OBC,

Valider distinctement avec une moyenne minimale de 10/20 les matières mathématiques, PCT, SVT, français, anglais et informatique au BEPC.

Pour les classes de passage, avoir au moins 10/20 comme moyenne générale.

Etc.

Dans le principe, ces mesures qui visent à redonner toute sa grandeur à notre système éducatif sont salutaires, compte tenu des dérives et du nivellement par le bas devenus monnaies courantes. Cependant, quelques préoccupations se posent et méritent qu’on y revienne.

D’abord, à bien y regarder, ces dispositions concernent plus/uniquement l’enseignement général ; ce qui serait une première discrimination. En effet, il est difficilement explicable que des élèves d’un même sous-système (francophone) connaissent des exigences différentes pour le même examen. C’est ce qui s’est passé en 2024 où ceux du baccalauréat ESG n’ont pas connu de délibération alors que leurs camarades du baccalauréat EST en ont profité.

Ensuite, le critère de validation distincte de certaines matières, doublé à celui de 10/20 pose une seconde injustice, cette fois-ci non plus à l’intérieur du sous-système francophone, mais par rapport à ce qui se passe dans le sous-système anglophone ; donc une inégalité au niveau de l’éducation nationale. En effet, la condition pour être déclaré admis au GCA est validation de quatre matières. Rappelons en passant que l’apprenant choisit lui-même les matières pour lesquelles il va competir, ce qui n’est pas le cas chez leurs homologues à qui le système impose une liste interminable de matières. Donc, l’apprenant choisit huit matières je pense, et s’il valide quatre des huit, il est déclaré admis. Si les quatre ne sont pas ses matières de spécialités (ce qu’on pourrait appeler matières de premier groupe chez les francophones), il est quand même déclaré admis sous réserve de se rattraper dans ces matières fondamentales. Nous faisons abstraction de la période de composition qui est suffisamment longue pour leur permettre de mieux se préparer. Or, de l’autre côté, les francophones subissent le nombre de matières dans un délai extrêmement court et devront valider distinctement celles du premier groupe. Il aurait été intéressant qu’on adoptât les principes du système anglophone pour rendre cette disposition juste et équitable.

Par ailleurs, la stricte application de ces mesures ferait qu’un élève échoue même avec une moyenne générale supérieure à 10/20 s’il n’a pas validé distinctement les matières susmentionnées. Ceci ne nous semble également pas très juste pour la simple raison qu’en situation classe et pour le passage d’une classe à l’autre, il n’y a pas de contrainte de validation distincte de quelle que matière que ce soit. D’ailleurs, l’information qui circule parle d’une moyenne de 10/20 pour le passage en classe supérieure, sans aucune autre exigence.

Pour finir, nous pensons qu’il est bienvenu de vouloir renforcer la crédibilité des diplômes obtenus chez nous. Seulement, nous pensons que la condition d’admission avec une moyenne minimale de 10/20 est suffisante, sans autre critère supplémentaire liée à la validation distincte de certaines matières. Au quel cas, qu’on bascule dans les principes du sous-système anglophone. Cependant, on pourrait appliquer ce critère à ceux qui seraient légèrement en dessous de 10/20, mais ayant validé toutes leurs matières de spécialité. Enfin, il urge que les autorités compétentes en la matière se prononcent, qu’ils publient l’entièreté des conditions d’admission pour permettre aux candidats de mieux se préparer en connaissance de cause ; sinon certains échoueront même sans avoir composé parce que certains de ne pouvoir pas réussir l’exploit d’avoir 10/20 dans ces matières ciblées. D’ailleurs, l’évaluation n’est pas un piège et la docimologie demande que l’évalué soit informé des critères de notation, qui sont partie intégrante de l’évaluation. Il ne sert à rien de mystifier la délibération et de n’envoyer les critères y relatifs au jury que le jour-j ; tout le monde devrait en être informé.  ”

Pierre Sonore DJIOGUE T.

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