Mission d’inspection à Congelcam: la leçon décousue de Ngouchinghe à Manaouda

0
150

Le Président Directeur Général de Congelés du Cameroun (Congelcam) a réagi le 30 août 2023 à une correspondance à lui adressée le 24 août dernier par le Dr Manaouda Malachie, Ministre de la Santé Publique (Minsanté). Mais seulement dans sa réponse, Sylvestre Ngouchinghe passe à côté du sujet en incriminant le Minepia de complicité dans la délivrance des pièces rentrant dans le dossier de procédure sur la fiabilité de ses produits. Quel est donc le rôle du Ministère de la santé dans ces commissions d’inspection ? Quelle est la spécificité de la dernière mission instruite par le Dr Malachie Manaouda ? Les précédentes missions avaient-elles les mêmes objets ? Et quand Congelcam trouve cette démarche injustifiée et provocatrice, qu’est ce qu’il veut cacher au juste ? 

« Le rapport de la mission d’inspection et de contrôle effectuée par les équipes techniques de mon département ministériel à la régie de Terminale des conteneurs, fait état des températures de conservation non satisfaisantes des produits halieutiques importés par votre société. Y faisant suite, j’ai instruis une mission d’évaluation des capacités de conservation de vos chambres froides ainsi que des prélèvements d’échantillons pour analyses microbiologique et physico-chimique. Cependant, il m’a été rapporté un refus catégorique à cette inspection ». Ecrit le Ministre de la Santé publique, le Dr Malachie Manaouda au PDG de Congelcam, Sylvestre Ngouchinghe. Il est judicieux de comprendre ici que le Ministre de la santé, garant de la santé des Camerounais, veut pousser plus loin les analyses des produits soumis à la consommation des Camerounais et se rassurant à partir des résultats des « prélèvements des échantillons pour analyses microbiologique et physico-chimique » que les consommateurs sont en danger ou hors de danger. Mais seulement, Congelcam rentre dans la diversion et la digression dans une longue correspondance où elle ne démontre rien de convaincant. 

Une réunion s’est effectivement tenue au Ministère du Commerce en date du 07 juin 2023, présidée par le Ministre du  Commerce en présence de toutes les administrations sectorielles et des associations de défense des droits des consommateurs, y compris le représentant du Ministère de la Santé. Ce dernier a activement pris part aux travaux, tout  comme les autres, et les avis de tous ont  été  pris en compte par le ministre du Commerce pour en arriver à la décision. Au terme de celle-ci, il a été décidé qu’il sera procédé à une inspection préalable des conteneurs par une commission composée de toutes les administrations sectorielles, y compris le MINSANTE, ainsi que des représentants des associations de défense des droits des consommateurs, et présidée par le MINEPIA à travers son Délégué régional pour le Littoral, Dr. VIBAN BANAH Victor, qui a dressé son rapport le 19 juin 2023,  au terme de cette mission qui s’est déroulée du 09 juin 2023 au 16 juin 2023.

Congelcam veut ici tourner en conjecture les missions d’inspections réelles qui connaissent la diversité des institutions dans une équipe pour un objet bien déterminé à une mission spécifique. Il ne faudrait pas ici que Congelcam veuille faire avaler la couleuvre d’une inspection préalable multisectorielle, à une inspection qui sied avec une institution qui a les compétences, les outils et les moyens de créditer la fiabilité des produits rentrant dans la consommation humaine. L’on devra ici intégrer que cette structure n’importe pas du poisson pour nourrir les poissons d’élevages ou les autres animaux d’élevage contrôlés par le Minepia, mais par des hommes donc la certification devrait connaître l’estampille du Ministre de la santé publique qui a une direction de l’Alimentation et de la Nutrition. 

Et lorsqu’on est inondé de conteneurs depuis janvier, et des conteneurs de poissons dont les contenants posent des problèmes, il est plus qu’impératif que l’on se pose des questions sur la fiabilité des contenus, même si d’apparence on croit avoir un produit sain. Raison pour laquelle la démarche du Ministre de la santé est salvatrice. 

Au-delà du fait que le Minsanté ait été représenté par messieurs ETAPE Fabrice Edie,  BOULLEYS Patrice et  Madame NGO TONDO Françoise auxdits  travaux  d’inspection et  ont  approuvé le rapport sus-indiqué sans réserve, la mission d’inspection avait-elle pour objet «évaluation des capacités de conservation des chambres froides ainsi que des prélèvements d’échantillons pour analyses microbiologique et physico-chimique » ? 

D’après le PDG de Congelcam: «Nous étions ensuite très surpris de recevoir en date du 13 juin 2023, une correspondance  de votre part, à travers laquelle vous mettiez en mission une autre commission à l’effet de faire le même travail sur ces conteneurs litigieux dans le site de stockage du Port Autonome de DoualaMême sans nous entendre, cette commission a pondu un rapport dans lequel elle déclarait que nos produits étaient de qualité douteuse et que nous avions refusé de mettre à leur disposition les documents administratifs (attestations de conformité, certificats sanitaires…)».

Incompréhensions

Il est ici donné de comprendre que les conclusions de l’équipe du ministère de la santé au terminal à conteneurs de Douala ne sont pas reluisantes pour cette société que l’on voudrait faire passer pour citoyenne. Il est consigné dans ce rapport que : « Trente (30) conteneurs de poissons en état de putréfaction sont stockés au PAD dans une zone rouge aménagés par la RTC. Aucun enlèvement ni procédure de destruction n’est envisagé́ au jour du 21 juin 2023 ; Nombreux autres conteneurs sont stockés dans l’emplacement initial, mais dégagent aussi des odeurs nauséabondes ; Les odeurs de putréfaction sont fortes et persistantes au niveau du PAD et aux environs ; CONGELCAM ne dispose pas de certificats d’analyses et de documents qualité́ ; CONGELCAM ne dispose pas d’autorisation de mise à la consommation, ainsi que les certificats de conformité́ sanitaire ; La régie du terminal conteneur est saturée de conteneurs de poissons avariés ; L’hygiène du milieu est non satisfaisant ; La réception des autres produits (Pharmaceutiques) nécessitant une conservation par l’énergie électrique est ralentie et pourrait passer en arrêt ; Certains conteneurs ont une apparence vétuste et en situation de dysfonctionnement ; Les risques de santé dus aux odeurs et éventuelles consommations des poissons contenus dans ces conteneurs sont élevé́s et évalués à 100% sous réserve des résultats d’analyses au laboratoire ; Aucun prélèvement ni analyse de la qualité́ des échantillons n’est encore réalisé́ »

Or, note Congelcam, le contrôle de cette commission parallèle a été fait sur les mêmes conteneurs que l’entreprise a refusé de sortir du port à cause de ses soupçons d’avarie et dont la commission mise sur pied  par le ministre du commerce a constaté dans son rapport une quantité d’environ 334 conteneurs jugés impropres à la consommation, lesquels sont actuellement en cours de destruction commencée depuis  le  24 juillet  2023. «Le rapport de cette commission parallèle  a été  ensuite mis sur les réseaux sociaux, suivi d’une conférence de presse du Conseil national de la consommation  dans l’optique de ternir notre image de marque», déplore Sylvestre Ngouchinghe.

Dans cette démonstration que Congelcam veut créditer auprès de l’opinion, il y a une forte odeur de manipulation bien orchestrée qui voudrait à tous les prix faire passer la théorie du complot. Pourtant les faits sont têtus. Le Conseil national de la consommation n’a jamais organisé de conférence de presse, mais une réunion où Congelcam était invité et a expressément refusé de prendre part. Une réunion organisée à la suite d’une alerte donnée par la RTC aux autorités compétentes sur « l’enlèvement effectif de 11 conteneurs en catimini par Congelcam, aux dates du  13, 14, 17, 27, 30 juin 2023; seuls 2 conteneurs ont été rattrapés par la délégation du ministère des Pêches et des Industries Animales du Littoral. Pourtant ceux-ci ont été extraits par vague de deux, et puisés dans les 334 conteneurs de poissons pourris ».

Et qui plus est, suite aux instructions du Ministre de la Santé, relativement à cette affaire, une mission d’inspection conduite par Kamsouloum El Hadji Hachimi, Sous-directeur de l’Alimentation et de la Nutrition a séjourné au terminal à conteneurs du 14 au 17 juin 2023. Le rapport de cette mission a été transmis au Ministre de la Santé et nous en avons pris connaissance. Ce document accable Congelés du Cameroun.

Plus encore, l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR), dans une correspondance signée du Directeur Général, Charles Boto à Ngon, adressée au PDG de Congelcam le 17 Juillet 2023, ne passe pas par quatre chemins pour manifester son indignation sur la violation des procédures dont fait montre Congélés du Cameroun. Il est expressément souligné dans cette correspondance : « la mise en exécution de ce programme (d’évaluation de la conformité avant embarquement (PECAE), NDLR), gouvernemental repose sur l’importateur qui a l’obligation d’informer son fournisseur sur les exigences y relatives et son caractère obligatoire en vue de garantir une concurrence équitable et de maintenir la confiance des consommateurs dans les produits importés. Cependant, l’analyse du rapport semestriel transmis par les partenaires techniques a permis de constater que Congelcam S.A ne respecte pas totalement les dispositions du PECAE en matière  d’importation du poisson frais congelé. En effet, pour la période allant du 1er janvier au 11 juillet 2023, 754 expéditions contenant 3609 conteneurs ont été importés. Curieusement, seulement 135 expéditions soit 18% contenant 569 conteneurs soit 16% ont fait l’objet d’une évaluation de la conformité avant embarquement. Par ailleurs, il m’a été donné de constater que la période allant de janvier 2022 à juillet 2023, 753 certificats de conformité appartenant à Congelcam S.A n’ont pas été retirés auprès de l’Agence des Normes et de la Qualité, pourtant le certificat de conformité est un document obligatoire pour le dédouanement des marchandises et lors des activités de contrôles règlementaires ». Au regard de ce constat fait, Congelcam peut-il se prévaloir d’une moralité saine dans le respect des procédures ?  Et la question posée dans cette correspondance par le Dg de l’ANOR au PDG de Congelcam devrait éveiller les esprits. Comment avez-vous procédé pour dédouaner cet important  volume de poissons et le mettre sur le marché, avec tous les risques qui en découlent ? Cette question, il faut le dire, ouvre la boîte de toutes les compromissions qui sont usitées par Congelcam dans l’espace portuaire pour sortir ses produits au péril des vies humaines. Et quand le Ministre de la santé éternue sur le fait d’évaluation des capacités de conservation des chambres froides ainsi que des prélèvements d’échantillons pour analyses microbiologique et physico-chimique, c’est toute la chaîne de certification des procédures et la team de Congelcam qui s’enrhument.  

La digression

C’est le lieu de rappeler à l’attention de l’opinion nationale et internationale, qu’avant la correspondance du Ministre de la santé adressée le 24 août 2023 au PDG de CONGELCAM, Dr Manaouda Malachie a eu à publier un communiqué radio-presse le 11 août dernier. Dans ce document, le ministre portait justement à l’attention de l’opinion publique, qu’une recrudescence des maladies d’origine alimentaire et autres pathologies métaboliques liées à la consommation de produits alimentaires et d’hygiène non conformes, est actuellement observée au Cameroun. « Ces  produits de nature et de qualité douteuse, qui sont importés ou produits localement, sont mis à la disposition des consommateurs sans autorisation préalable délivrée par le Ministère de la Santé publique. Tout ceci est fait en violation des dispositions réglementaires en vigueur, notamment: de l’article 1 al 4 de la loi numéro 64/LF/23 du 13 novembre 1964 portant protection de la Santé publique, qui traite des qualités auxquelles doivent répondre les boissons et denrées alimentaires ainsi que des règles de leur conservation; de l’article 16 de la loi numéro 2011/012 du 6 mai 2011 portant loi-cadre sur la protection des consommateurs; et de la loi numéro 2018/020 du 11 décembre 2018 portant loi-cadre sur la sécurité sanitaire des aliments », peut-on lire dans ledit communiqué. Dr Manaouda Malachie tient, une fois de plus, à rappeler que la commercialisation de tout produit alimentaire ou d’hygiène est soumis à la délivrance préalable d’un certificat de conformité et d’une autorisation de mise en consommation humaine, délivrés par ses services compétents

Il invite, par conséquent, tous les producteurs, importateurs et/ou exportateurs des produits alimentaires et d’hygiène, à se rapprocher sans délai, de la Direction de la Promotion de la Santé de son département ministériel, en vue de se conformer aux lois et règlements en vigueur, faute de quoi ils s’exposent aux sanctions prévues à cet effet. Il a, également, invité les populations à plus de vigilance et en cas de doute, à s’informer au numéro 1510 sur les risques encourus sur la santé ainsi qu’à dénoncer les éventuels contrevenants.

Par ailleurs, revenant sur CONGELCAM, dans sa note envoyée au Minsante le 30 août 2023, l’homme d’affaires saisit l’occasion pour dénoncer la démarche de la part du Minsante « aux desseins inavoués », dont l’une des conséquences récentes a été la fermeture de ses agences de Mbalmayo pendant trois (3) mois durant,  par les autorités locales, sans raison palpable et valable, lesquelles ont récemment été ré-ouvertes par les  mêmes autorités  sur leurs simples volontés. Une véritable fuite en avant lorsqu’il est connu que les différents rapports même du Minepia ne donnent pas du pain béni à Congelcam sur les aspects du respect des procédures. 

Congelcam estime que dans sa correspondance du 24 Août 2023, le Minsante a «cru devoir ordonner une nouvelle mission, à l’effet d’évaluer les capacités de conservation de nos chambres froides sous huitaine, prétendument face à un certain refus catégorique qui vous aurait été opposé par le passé. Vous avez cru devoir fonder cette mission sur les dispositions des articles 8 et 20 de la Loi 2018/020 du 11 Décembre 2018 portant Loi – cadre sur la sécurité sanitaire des aliments».

Ici, Congelcam omet de mentionner que le 2 Août 2023, une nouvelle cargaison de conteneurs stockée dans les ports de Lomé, San Pétrole, Abidjan et Pointe Noire a commencé à être acheminé sur marché national. Des conteneurs de produits halieutiques dont certains se sont avérés être avariés sont arrivés au port de Douala-Bonabéri. Ils ont immédiatement été interdits d’entreposage au Terminal à Conteneurs après une inspection d’urgence. Le navire MSC RIONA qui a accosté au quai 15 du terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri, avait une cargaison de 981 conteneurs dont 57 frigorifiques. Le constat est effroyable : 57 conteneurs frigorifiques, avec de bonnes courbes de températures affichées, y dégoulinant une eau verdâtre, et d’une odeur pestilentielle qui informait sur l’état de putréfaction avancée des contenus. Du poisson pourri. Et lorsque le Ministre de la santé publique met en place une mission spécifique, Congelcam arme Oukases de missile non conventionnel pour soutenir un argumentaire qui ne sied pas avec le contexte. 

Lorsqu’on se réfère sur les conclusions du rapport du ministère de la santé de Juin 2023, il est mentionné aussi que « Les risques de santé dus aux odeurs et éventuelles consommations des poissons contenus dans ces conteneurs sont élevé́s et évalués à 100% sous réserve des résultats d’analyses au laboratoire ; Aucun prélèvement ni analyse de la qualité́ des échantillons n’est encore réalisé́ ». De quoi parle donc Congelcam ? Auquel cas, si Congelcam réfute la mission du Minsanté, qu’il rende publics les résultats d’analyse de la qualité́ des échantillons prélevés sur ces produits. 

Combinaisons mafieuses

Pour Congelés du Cameroun, outre le PECAE (programme d’évaluation de la conformité avant embarquement), la mise à la consommation des produits halieutiques importés, notamment du poisson frais congelé, répond à un régime juridique particulier,  notamment la Loi n02000/017 du 19 décembre 2000 portant réglementation de l’inspection sanitaire et vétérinaire (en ses articles 2, 3, 4, 5, 6), qui tient lieu de boussole au secteur d’activité de Congelcam et rigoureusement implémentée par le ministère de tutelle en charge des pêches, de l’élevage et l’industrie animale . 

A contrario, «vous avez manifestement fait fausse route, Monsieur le Ministre, en recourant à la Loi-cadre sur la sécurité des aliments qui ne s’applique aucunement à notre domaine d’activité. Il est donc évident que cette loi n’a rien à voir avec l’importation, la consommation et la mise en vente des poissons congelés. Les articles 8 et 20 par vous cités se réfèrent aux aliments tels que définis ci-dessus et non au poisson importé», insiste le Pdg de Congelcam. Lui qui rappelle au ministre de la Santé publique que le poisson que son entreprise importe fait l’objet d’un contrôle strict, rigoureux et constant des services du MINEPIA qui  affecte ses agents dès l’arrivée des navires au port pour attester de la qualité de ses produits au débarquement. Des prélèvements sont d’ailleurs faits sur chaque conteneur pour des examens approfondis dans des laboratoires agréés. Ils sont ensuite postés permanemment dans les différentes chambres froides de  stockage de la société. « La sortie de nos  produits de ces magasins pour la commercialisation est certifiée par ces agents vétérinaires qui délivrent les attestations de conformité et autres certificats sanitaires, pour l’acheminement par route dans nos camions frigorifiques  sur le territoire national », fait savoir Sylvestre Ngouchinghe. 

Cette déclaration du PDG de Congelcam vient trahir les combinaisons mafieuses qui pourraient être entretenues entre cette structure et les agents du Minepia tant il est constant que certains rapports n’adoubent pas la certitude des documents que voudraient se faire prévaloir Congélés du Cameroun. La correspondance du Dg de l’ANOR étant une illustration parfaite. L’indignation est grande aujourd’hui dans notre pays. Le risque sanitaire dû à la consommation de poissons pourris de Congelcam est effectif. Le Dr Garga qui occupe le poste de Directeur au Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales a rendu public un rapport signé de plusieurs entités qui reconnaissaient la mauvaise foi de Congelcam dans ce contentieux, lors d’une réunion convoqué au conseil national de la consommation en juillet dernier. 

Confusion

Au regard de tout ce qui précède, Congelcam se pose la question de savoir si au sein du Ministère de la Santé publique il existe dorénavant une Direction en charge de la santé animale et halieutique.  « Nous vous voyons manifestement  en train d’empiéter sur les compétences du MINEPIA. En tout  état de cause, nous nous conformons toujours à la réglementation en vigueur dans notre pays, car jusqu’à présent, aucun rapport n’a établi que nous avons agi en violation d’une quelconque règle. Voilà, Monsieur le Ministre, nos modestes observations formulées sur votre mission projetée, d’évaluation des capacités de conservations des chambres froides et des prélèvements d’échantillons pour analyses microbiologiques et physico-chimiques », laisse entendre Congelcam. Sans pouvoir dire, ni souligner le rôle du ministère de la santé dans les commissions d’inspection et si les lois de la République permettent au ministre de la santé de prendre des dispositions particulières en cas d’alerte sur un danger qui menace la santé des Camerounais. Il est malsain de vouloir se blanchir de ses propres tares. Congelcam est-il un risque aujourd’hui au regard des constats qui sont rendus publics et qui constitueraient un danger pour la santé publique ? A chacun de se faire sa doctrine au regard des faits. 

Rappel à l’ordre

Cette sortie de Congelcam intervient après que le Dr Manaouda Malachie l’ai sommé, de se soumettre sous huitaine à l’inspection et au contrôle sanitaire de ses installations et produits alimentaires mis à la consommation humaine sous peine de sanctions administratives et/ou pénales.

Bien avant la correspondance du Minsanté datée du 24 août 2023, le Conseil National de la Consommation (CCC) a eu à tenir vendredi 21 juillet 2023 à Yaoundé, une réunion regroupant tous les acteurs concernés et dont les grands absents ont été Congelcam et l’Anor. Jacqueline Koa qui a présidé ce conseil, a déploré l’absence des acteurs majeurs qui devaient apporter des éclairages sur le sujet à l’instar de Congelcam, le principal incriminé, de même que l’Agence des Normes et de la Qualité qui devait ressortir les critères qui siéent dans ce genre de situation. Étaient présents le Ministère du Commerce, le Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales, le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature, la RTC et toutes les associations des consommateurs. 

Aujourd’hui, il est impératif de comprendre que la situation de monopole de Congelcam lui a joué des tours au point où cette société a commandé plus de 3000 conteneurs de poissons en 3 mois alors qu’elle n’a aucune capacité ni logistique ni opérationnelle. Et c’est là tout le mal qui a entraîné Congelcam à la dérive alors que maîtrisant les codes, accords, règlements et lois qui régissent la gouvernance portuaire, il a voulu se foutre de toutes les administrations qui agissent dans cette chaîne. Et c’est encore le cas à la lecture de sa réponse définitive envoyée au Minsante le 30 août 2023.

Jusqu’où ira cette défiance de Congelés du Cameroun? Telle est la question que se posent de nombreux consommateurs.

Richard Bondol et Linda Mbiapa

Publié dans le journal L’ÉQUATION

 

 

 

 

 

Leave a reply