Philippe Nanga : « Je pense que le Président de la République doit prendre acte qu’il a un haut cadre de l’administration qui a un problème. J’ai du mal à penser qu’un haut cadre de l’administration, un responsable disposant de tout son bon sens puisse arriver à ce niveau de violation de nos propres lois, de notre propre Constitution »

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Le Coordonnateur de l’organisation non gouvernementale UN MONDE AVENIR a également répondu aux questions de La Sirène Infos relativement à l’arrêté préfectoral du Mfoundi signé le 16 juillet 2024 au regard de l’image suivante.

«  Mon point de vue sur l’arrêté du préfet de Mfoundi, j’ai pris cette acte-là avec beaucoup de mesures parce qu’il est d’une telle gravité telle que je me refuse de penser que quelqu’un ait tout son bon sens et prenne un acte comme celui-là. Décider que désormais au Cameroun, il existe des infractions qui puissent vous exclure d’une partie du territoire, c’est quand même trop fort. Même dans les pays où il y a le fédéralisme, ça n’existe pas. Et nous, nous ne sommes même pas dans le cas d’une fédération encore moins d’une décentralisation véritable.

Je suis choqué de voir un tel acte pris par un haut responsable de l’administration. Du coup, je me suis dit que ce responsable, pour qu’il prenne un acte comme celui-là, doit avoir perdu son bon sens.

Je crois qu’il a besoin d’un accompagnement plus que d’une sanction. Il a besoin qu’on l’écoute pour comprendre la profondeur de son acte et qu’on l’accompagne car il y a une forte probabilité qu’il ait un problème (je ne veux pas dire : psychologique ou mental mais il a un problème). Je pense que le Président de la République doit prendre acte qu’il a un haut cadre de l’administration qui a un problème.

Je le redis encore : j’ai du mal à penser qu’un haut cadre de l’administration, un responsable disposant de tout son bon sens puisse arriver à ce niveau de violation de nos propres lois, de notre propre Constitution.

Il faut dire que la Déclaration universelle des Droits de l’homme, dans son article 13 ( et cet instrument international est internalisé par le Cameroun, intégré dans notre Constitution) stipule que : « Tous les citoyens ont le droit d’aller et de venir et de s’installer où ils veulent ».

C’est pour cela que je pense que Monsieur le cher préfet doit avoir un souci que les Camerounais doivent constater et demander au Président de la République de prendre acte de cela et de demander de commencer par le retirer de cette fonction parce qu’il a besoin d’un accompagnement.

Non pas de rester là parce qu’il peut encore prendre un acte gravissime. C’est gravissime parce qu’au-delà des violations que cette acte constitue, ça va aussi renforcer la stigmatisation sur les gens. C’est cela que j’entrevois. Je voudrais appeler le peuple camerounais à ne pas se laisser stigmatiser sur la base des comportements qui peuvent être des pathologies. Il faut déjà chercher à comprendre la personne et au mieux demander à sa hiérarchie de le faire accompagner par des spécialistes en la matière, des gens qui s’occupent des problèmes de ce type-là.

Voilà ce que je pense de cet acte assez grave, tellement grave que j’appelle le Président de la République à vite faire pour assurer un accompagnement médical à cette personne-là ».

Réaction prise par Linda Mbenda

 

 

 

 

 

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